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Manifestations de soutien aux autorités de la transition : Le peuple malien donne carte blanche à Assimi Goïta

A Bamako, la capitale et dans certaines localités à l’intérieur du pays dont Bougouni, des milliers de Maliens ont exprimé, à l’appel du mouvement Yerewolo-Debout sur les Remparts, leur soutien aux autorités de la transition. Ils ont aussi dénoncé « l’ingérence » de la communauté internationale, notamment la CEDEAO et la France dans les affaires internes du Mali.

Le vendredi dernier, le boulevard de l’Indépendance était inondé de monde déjà à 14 heures. Des milliers de personnes sont venus de tous les coins de Bamako pour donner leur avis sur la transition, sur l’avenir du Mali et des relations de ce pays avec la communauté internationale. « C’est aux Maliens de décider leur sort » ; « Nous ne voulons pas d’élections imposées » ; « Assimi stay » ; « vive un partenariat Mali-Russie » ; « Vive Wagner » ; « Soutien à nos FAMa »… étaient, entre autres, les slogans que scandaient les manifestants. Ces manifestants s’opposent à ce qu’ils qualifient de la « dictature de la communauté internationale, notamment la Cedao et la France » en ce qui concerne le respect de la durée de la transition au Mali.

Les Maliens favorables à la prolongation de la transition

Au boulevard de l’indépendance de Bamako comme à Bougouni, les manifestants ont réclamé la prolongation de la transition au Mali. « Nous sommes conscients de ce qui se passe dans notre pays. La situation sécuritaire n’est pas rose. L’insécurité gagne du terrain. Il faut donc donner le temps aux autorités de la transition pour lutter contre cette insécurité grandissante. On ne peut pas tenir les élections dans ces conditions d’insécurité. Le Mali ne doit pas céder aux pressions de la Cedao et de la France. Organiser les élections actuellement serait suicidaire pour notre pays », a indiqué un vieil homme présent au lieu de meeting à Bamako. Dans la foule, on crie : « on veut la prolongation de la transition pour plus de sécurité, pour la refondation du Mali, pour la lutte contre la corruption et la délinquance financière ».

Siriki Kouyaté, leader du mouvement Yerewolo-Debout sur les Remparts, a dénoncé « l’ingérence » de la communauté internationale, notamment la CEDEAO et la France dans les affaires du Mali.  Pour lui, aucun autre pays ou aucune autre organisation ne doit faire pression sur le Mali pour le respect de la durée de la transition. « C’est au peuple malien de décider de son sort », selon lui.

Habib Dolo de la jeunesse M5-RFP a été on ne peut plus clair : « On veut lancer un message à la communauté internationale, à la CEDEAO, à tous nos pays amis qu’ils n’ont qu’à donner le temps aux Maliens de se consulter à travers les Assises nationales de la refondation qui sont annoncées pour le mois de novembre. Il faut que la communauté internationale comprenne que ce sont les Maliens qui doivent décider de leur propre sort. Les solutions à cette crise devront être maliennes avant que les partenaires du Mali n’apportent quelque aide que ce soit ».

Une femme âgée d’une cinquantaine d’années, Kadi Diarra, ressortissante du centre du Mali, a aussi participé au meeting. Pour elle, il n’est pas question d’organiser les élections dans les conditions actuelles. « Qu’on nous dise où on peut tenir ces élections. A Bamako seulement ? Sinon l’insécurité est jusqu’à Ségou, à moins de 300 kilomètres de la capitale. On ne peut organiser les élections maintenant : il faut prolonger la transition », a-t-elle dit.

La France appelée à plier bagage

L’un des objectifs du meeting, après le soutien à la transition, c’est l’appel au départ des forces étrangères du Mali, notamment la Minusma et la France. Cette manifestation a pour objet de demander le départ « des forces militaires étrangères sur notre territoire, et d’affirmer notre attachement, aussi, sur les questions de souveraineté nationale », a indiqué le secrétaire à la communication du mouvement Yerewolo-Debout sur les Remparts, un mouvement qui combat la politique française de l’Afrique depuis des années.

Les manifestants sont favorables à l’arrivée de Wagner au Mali. Ils encouragent d’ailleurs les autorités maliennes à matérialiser le partenariat. Ils ont également invité la France à arrêter de menacer les autorités maliennes sur l’arrivée de Wagner.

Abdoulaye Ballo, président de l’association des consommateurs maliens a demandé le départ de la France : « Aujourd’hui nous ne sommes pas satisfaits de cette armée française. Les Maliens, dans leur majorité, réclament leur départ. Nous n’avons pas dit de couper le pont sur le plan diplomatique, mais nous demandons le départ de l’armée française pour laisser la place à d’autres partenaires qui seront à même de nous aider militairement ».

Les organisateurs ont également dénoncé la politique ambiguë de la France au Mali. Ces jeunes ont mis le président français en garde si jamais il tente d’attenter à la vie du président de la transition au Mali.  « Macron pense que nous sommes en train de plaisanter, mais il n’a rien compris. Le réveil sera brutal pour lui. Nous lui disons que nous sommes au sérieux. Si jamais Macron tente de toucher à Assimi Goïta, la France va regretter. Nous soutenons Assimi Goïta. La jeunesse malienne est derrière le colonel Assimi Goïta », a déclaré Adama Ben Diarra, un des leaders du mouvement Yerewolo-ton.

Pour sa part, Jeamille Bittar, un responsable du M5-RFP a déploré l’échec des forces étrangères au Mali depuis bientôt près d’une dizaine d’années.

Il faut préciser que la marche a été organisée dans plusieurs autres localités du Mali.

Boureima Guindo

Source : LE PAYS

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