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Ousmane Chérif Madani Haidara à Manassa Danioko : « La décision des sages de la Cour constitutionnelle n’est pas le coran »

Si l’actuelle présidente de la cour constitutionnelle croit avoir rendu un arrêt supra national échappatoire à toute tentative de révision, le chérif de Banconi voit le contraire. Dans une vidéo que nous avons reçue, Ousmane Chérif Madani Haidara crache ses vérités à Manassa Danioko.

« L’autre jour, j’ai entendu l’adresse de hadja (Manassa Danioko) aux leaders religieux. Elle soutenait que les leaders religieux qui disent que l’arrêt de la cour constitutionnelle n’est pas un coran n’ont pas compris cette affaire », rappelle le Chérif de Banconi. Les gens m’ont saisi après l’arrêt de la cour, me disant qu’ils ont été lésés, rappelle le prêcheur des Amçardines. Et l’actuel président du haut conseil islamique d’enchainer : « Je ne travaille pas dans un tribunal, et je n’ai dit à personne que ceux qui m’ont saisi ont été spoliés. J’ai seulement demandé à ce qu’on vérifie les plaintes, si possible qu’on écoute les gagnants et les perdants de ces législatives afin de donner raison à ceux qui la méritent ». Le fait que Manassa Danioko s’est permis de répondre aux propos précédemment tenus par chérif, le prêcheur a répliqué : « Que mes propos ne choquent pas hadja (Manassa), la parole d’un constitutionnel n’est pas le coran, c’est l’œuvre humaine qui peut contenir d’erreurs ». Quand le puissant prêcheur s’était, autre fois, exprimé avec retenue, il a, cette fois-ci, été on ne peut plus clair : « Ce qui demeure inchangeable est la parole de Dieu, mais pas celle d’un être humain. Quand l’œuvre d’un homme contient des erreurs, elle demeure corrigible et rectifiable, quel que soit sa grandeur ou son poste ».

Pour Haidara, « il faut que Manassa accepte de comprendre que l’homme peut se tromper ». De ce fait, il trouve normal que les gens spoliés manifestent pour exprimer leurs émois. Le prêcheur avoue être aussi victime du régime d’IBK. D’où cette précision de taille : « Si quelqu’un doit manifester contre ce régime, c’est plutôt moi, tellement que ce régime m’a fait subir des choses. Je devrais être le premier à devancer les manifestants sur le goudron », a-t-il clarifié, sûr que les gens ont souffert dans ce pays.

En vérité, dit-il, c’est normal de sortir manifester contre les gens qui n’écoutent pas les avertissements. Si les détenteurs du pouvoir ne prêtent pas attention aux conseils qui leur sont donnés, ils écouteront les cris des manifestants dans la rue, a-t-il souligné, regrettant que ses propositions de solution ne soient pas prises en compte par les autorités du pays pour la décrispation du climat sociopolitique.

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS

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