Pakistan : Décès d’Abdul Qadeer Khan, « père » de la bombe atomique dans le pays
Le scientifique nucléaire pakistanais Abdul Qadeer Khan, qui a permis au Pakistan d’obtenir la Bombe atomique, est mort ce dimanche 10 octobre 2021, à l’âge de 85 ans. Après avoir été testé positif au covid-19 et hospitalisé plusieurs fois depuis août dernier.
Au Pakistan, certains le considère comme un héros pour avoir fait du pays la première puissance nucléaire islamique. Cependant, le scientifique nucléaire pakistanais Abdul Qadeer Khan, accusé pour avoir diffusé illégalement des technologies vers l’Iran, la Corée du Nord et la Libye, est mort après avoir été transféré à l’hôpital KRL d’Islamabad pour des problèmes pulmonaires, a annoncé la télévision pakistanaise publique PTV, ce dimanche 10 octobre. Le Dr Khan avait déjà été hospitalisé dans cet établissement en août après avoir été testé positif au Covid-19, puis renvoyé chez lui, avant que son état ne se dégrade dimanche matin, a précisé la chaîne. Dans un tweet, le président s’est dit profondément triste par le décès du scientifique, qu’il connaissait depuis 1982. « Il nous a aidés à développer une dissuasion nucléaire critique pour la survie de la nation et le pays, reconnaissant, n’oubliera jamais ses services ». Le Dr Khan avait gagné son statut de héros national en mai 1998 lorsque la république islamique du Pakistan est devenue officiellement une puissance atomique militaire, grâce à des essais conduits quelques jours après ceux de l’Inde, l’éternelle rivale. Il s’est ensuite retrouvé au cœur d’une polémique, accusé de diffuser illégalement des technologies, et a été placé de facto en résidence surveillée à Islamabad à partir de 2004. En février 2004, il a admis à la télévision s’être livré à des activités de prolifération, avant de revenir sur ses déclarations, et d’obtenir le pardon du président de l’époque, le général Pervez Musharraf. « J’ai sauvé le pays pour la première fois quand j’ai fait du Pakistan un Etat doté du nucléaire et je l’ai encore sauvé quand je l’ai admis et en ai pris l’entière responsabilité », a déclaré le Dr Khan à L’Agence France-Presse dans une interview en 2008. Atteint d’un cancer de la prostate en 2006, il s’était remis grâce à une opération. En 2009, un tribunal avait prononcé la fin de son placement en résidence surveillé. Depuis, il était resté soumis à une protection ultra-rapprochée, contraint d’informer à l’avance les autorités de chacun de ses mouvements. Par ailleurs, le premier ministre pakistanais a également indiqué que le Dr khan serait enterré à la grande mosquée Faisal D’Islamabad, comme il l’avait demandé. Le ministre de l’Intérieur, Sheikh Rashid Ahmad, a précisé à la presse que scientifique serait enterré « avec tous les honneurs », en présence de tout le gouvernement et des haut gradés de l’armée.
Mariam Guindo, Stagiaire
Source : LE PAYS