PRÉPARATION DE L’ÉLECTION DES DÉPUTÉS DANS LES RÉGIONS DE TAOUDENI, MENAKA ET DANS LES CERCLES D’ALMOUSTRAT ET ACHIBOGHO : Le FSD invite le Gouvernement à abandonner « sans délai » le projet
Dans un communiqué publié le 13 avril 2020, le Front pour la sauvegarde de la Démocratie (FSD) a dénoncé la volonté du ministère de l’Administration territoriale d’initier un projet de mise en place des autorités intérimaires et de préparer l’élection des députés à l’Assemblée nationale dans les régions de Taoudéni et de Ménaka d’une part et dans les cercles d’Almoustrat et de Achibogho d’autre part. Cette décision intervient au moment où les législatives sont toujours en cours.
Le FSD de l’honorable Soumaila Cissé rejette, dès à l’annonce, la décision du Gouvernement de mettre en place des autorités intérimaires et de préparer l’élection des députés à l’Assemblée nationale dans les régions de Taoudéni et de Ménaka d’une part et dans les cercles de Almoustrat et de Achibogho d’autre part. Ladite décision, selon Choguel Kokalla Maiga, « est en contradiction totale avec la Constitution, les décisions de la Cour constitutionnelle et la Loi électorale en vigueur qui fixe non seulement le nombre des députés à l’Assemblée nationale, mais aussi les modalités de renouvellement de cette institution dans son intégralité ».
À en croire le front d’opposition, en envisageant l’organisation de l’élection des députés dans les nouvelles régions de Ménaka et de Taoudéni ainsi que dans les cercles de Almoustrat et de Achibogho, à l’exclusion des autres régions nouvellement opérationnalisées par les nominations des gouverneurs, le Gouvernement viole le principe constitutionnel d’égalité des citoyens devant la loi. « Il viole également la loi électorale qui dispose que l’Assemblée nationale est intégralement renouvelée », dénonce le FSD, dans son communiqué.
Pour Choguel Kokalla Maiga et ses collaborateurs, aucune « élection des députés n’est possible dès lors que l’élection des députés en cours est censée se dérouler sur toute l’étendue du territoire national ». Aussi, le FSD trouve que la démarche en cours du gouvernement est « attentatoire au principe constitutionnel d’égalité des citoyens ». Elle viole également, précise-t-on dans le communiqué, les dispositions de la loi électorale et crée d’autres problèmes politiques et institutionnels, des types différents de citoyens et ainsi les conditions de partition, à terme, du Mali.
Pour le front dirigé par l’honorable Soumaila Cissé privé de sa liberté depuis le 25 mars, cette décision du Gouvernement est une « véritable provocation ». Elle viole, selon le communiqué, les lois de la République, la Constitution et le principe de l’égalité des citoyens.
Le front d’opposition a, enfin, invité le gouvernement afin à abandonner « sans délai cette démarche qui porte des germes de futures crises institutionnelles et politiques ».
Boureima Guindo
Source : LE PAYS