Sauvegarde des manuscrits anciens au sahel : Les autorités à pied d’œuvre !
Du 22 au 24 janvier 2020, s’est tenue à l’Hôtel Salam, la Consultation internationale sur la sauvegarde l’accessibilité et la promotion des manuscrits anciens au sahel. C’était organisé par le bureau UNESCO au Mali, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, l’Institut des Hautes Etudes et des Recherches Islamiques Ahmed Baba en partenariat avec le Ministère de la culture. L’évènement a enregistré la présence du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique M. Mahamoudou Famanta, du chef du bureau de l’Unesco au Mali M. Edmond Moukala, de la représentante de la MINUSMA au Mali Mme Mbaranga Gasarabwe, de la présidente du comité scientifique Mme Diallo Kadia Maïga et d’autres invités de marques.
Cette consultation contribuera au renforcement de la préservation de l’accessibilité et de la valorisation des manuscrits anciens du sahel en général et du Mali en particulier.
Prenant la parole, le chef du bureau de l’UNESO au Mali M. Edmond Moukala a rappelé qu’en 2012, l’occupation des régions du nord du Mali par les groupes armées s’est traduite par d’importants dégâts causés au patrimoine culturel du pays, qu’ainsi sur les manuscrits anciens.
Ensuite, il a précisé que 4 203 manuscrits précieux ont été brulés ou volés au sein de l’Institut des Hautes Etudes et de la Recherche Islamique Ahmed Baba (IHERI-AB). Par contre, dit-il, l’ONG SAVAMA-DCI a pu exfiltrer de Tombouctou dans les conditions précaires, près de 95% des manuscrits de la région dont 22 450 de l’IHERI-AB grâce à l’appui technique et financier de nombreux partenaires. « De ces manuscrits exfiltrés environ 377 491 appartenant à plusieurs familles de Tombouctou et sa région sont conservés par la SAVAMA-DCI à Bamako » a souligné le chef de bureau UNESCO.
Selon lui, le but concret de cette consultation est d’échanger et d’élaborer une stratégie et un plan d’action sur les besoins diversifiés des manuscrits anciens se localisant dans les différents pays du sahel (le Mali, le Sénégal, le Niger, la Mauritanie, la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Soudan).
De son côté le ministre Famanta dira que les manuscrits constituent véritablement un patrimoine multidimensionnel pour toute l’humanité à cause de leur rapport aux connaissances et aux valeurs humanistes universelles. « Les témoignages sur la vie quotidienne des peuples de l’époque, leur relation avec le voisinage, leur vision sur la gestion de leur environnement sont autant d’arguments en faveur du caractère particulier des manuscrits » a-t-il déclaré.
Plus loin, le ministre Famanta a soutenu que les manuscrits méritent que leur soient accordée une attention particulière en vue de leur promotion et pour les faire sortir de leur relatif anonymat. « Cette consultions prévoit la signature d’un accord de financement entre l’UNESCO, la MINUSMA, et l’Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Ahmed Baba de Tombouctou en faveur du programme de formation en métiers du livre » a-t-il annoncé.
Par Fatoumata Coulibaly