MEDIASPOLITIQUE

Suspension des activités des partis politiques : la Coalition pour la Constitution exige la levée « sans délai de cette mesure liberticide et démocraticide »

La décision du gouvernement de suspendre les activités des partis politiques continue de susciter de vives réactions. Dans un communiqué publié ce mercredi 7 mai 2025, les Partis politiques pour la Constitution ont dénoncé une décision qu’ils qualifient d’« illégale, abusive et liberticide ».

Comme une grande partie de la classe politique, la coalition rappelle qu’aucune disposition de la Charte des partis politiques, actuellement en vigueur, ne confère à l’autorité administrative le pouvoir de suspendre les activités des partis. Selon les signataires, une telle décision relève exclusivement des juridictions compétentes.

Ils estiment qu’il s’agit là d’une nouvelle tentative de restriction de l’espace civique et politique au Mali. C’est « avec indignation mais sans surprise » qu’ils disent avoir appris la suspension décidée par les plus hautes autorités de la transition. Selon eux, une telle mesure, dans le contexte actuel, est de nature à aggraver les tensions sociales plutôt qu’à contribuer à l’apaisement, menaçant davantage la stabilité déjà fragile du pays.

Dans un souci de responsabilité, les partis ont appelé leurs militants et sympathisants au calme. Tout en dénonçant une atteinte grave à la liberté d’expression et d’association, ils annoncent le lancement d’une procédure judiciaire en urgence pour obtenir l’annulation du décret incriminé. Une mobilisation qu’ils veulent légale et intelligente, fondée sur le respect de la Constitution, de la Charte de la Transition et des droits fondamentaux des citoyens.

Les signataires affirment que plusieurs défis majeurs doivent être relevés pour garantir une refondation véritable : dialogue inclusif, justice sociale, lutte contre la corruption, amélioration du pouvoir d’achat, accès équitable à l’éducation, à la santé, à l’électricité, et sécurité sur l’ensemble du territoire national.

Enfin, ils rejettent l’argument flou de « l’ordre public » avancé par les autorités pour justifier la suspension. « L’invocation vague de l’ordre public ne saurait justifier une mesure aussi radicale, en l’absence de tout grief ou fait concret reproché aux organisations concernées », martèlent-ils, dénonçant une décision qu’ils persistent à qualifier d’« illégale, abusive et liberticide ».

Issa Djiguiba

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