Vision de la transition : Passe d’armes entre le M5-RFP et le cadre d’échange
Dans une Déclaration publiée le 16 septembre, le Mouvement du 5 Juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) a accusé le cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une Transition réussie au Mali d’être en train de travailler à faire échouer la transition. Des éléments du camp adverse ont aussi violemment répliqué.
Dans une de ses déclarations, le cadre d’échange des partis et groupements politiques pour une transition réussie au Mali a indiqué avoir des convergences de vue avec le mouvement dont est issu le premier ministre sur certains points. Cette déclaration est mise en cause par le M5. « Le Comité stratégique du M5-RFP apprend avec amusement, à travers un communiqué de presse du ”Cadre d’échange des partis et regroupements des partis politiques pour une transition réussie au Mali” daté du 13 septembre 2021, qu’il aurait des convergences sur l’organisation des élections générales du 27 février 2021 » avec ce regroupement », a précisé le mouvement hétéroclite qui attaque les nouveaux opposants à la transition : « le ”Cadre d’échange” doit savoir que l’imposture, même en politique, a des limites que l’on ne franchit qu’à ses propres dépens ».
Le M5-RFP accuse Treta et consorts d’avoir tenté de mettre dos à dos l’URD et M5-RFP ou encore le Premier ministre au Président de la Transition. Dans son communiqué, le M5-RFP reproche au cadre d’échange des partis politiques de travailler pour l’échec de la Transition. Le M5, loin d’être courtois envers le cadre d’échange, tacle ce camp : « Libres aux revanchards responsables de la descente du Mali aux enfers de se liguer pour caresser le rêve impossible de reprendre un pouvoir perdu du fait de leur corruption érigée en mode de gouvernance. Mais, ils doivent savoir que le peuple malien, qui n’est pas amnésique, se rappelle de qui est responsable des engrais frelatés, des détournements des fonds alloués à l’achat d’équipements militaires, des avions payés non livrés ou cloués au sol, des tueries de Kidal, des acteurs et complices, même devant la représentation nationale, de l’affaire de l’avion présidentiel et d’autres détournements dans des ministères-clés abondamment documentés ». Selon ce mouvement hétéroclite, tout le monde doit répondre de ses actes.
Pour le M5-RFP, le cadre d’échange des partis et groupements politique, invité à faire des propositions concernant les Assises nationales de refondation et l’organe unique de gestion des élections, a refusé. « Ils refusent de s’inscrire dans une transition inclusive et participative pour se complaire dans la critique stérile qui ne fera pas le Mali », indique le communiqué du M5.
Enfin, le M5-RFP dit rejeter « toutes les formes de chantage et les ultimatums ».
La réplique du cadre d’échange
Même s’il n’y a toujours pas de communiqué officiel en réponse au M5, des responsables du cadre d’échange des partis et groupements politiques ont répliqué sur leurs pages Facebook. C’est le cas de Sekou Niamé Bathily du RPM. « Le M5 paniqué par la visite du cadre d’Échange chez le Président du CNT, le Colonel Malick Diaw, se ridiculise dans un communiqué en niant qu’ils n’ont pas de convergence des points de vue avec le cadre d’Échange sur les principales préoccupations à savoir le respect de la durée de 18 mois de la transition et l’organisation des élections à date indiquée par la Charte », a-t-il écrit. Concernant la convergence de vue sur certains sujets, M. Bathily cite en exemple Me Mountaga Tall sur le respect de la durée de la transition. Avant de clore, lui aussi a taquiné le mouvement hétéroclite : «Le M5 doit comprendre qu’on ne peut pas continuer à tromper tout le peuple tout le temps. Il est temps pour eux d’arrêter de dire une chose aujourd’hui et quelques jours après soutenir le contraire… »
Il faut rappeler que cela intervient après que le cadre d’échange ait saisi le premier ministre par rapport à ses décisions de boycott des Assises Nationales de la Refondation et de l’organe unique de gestion des élections.
Boureima Guindo
Source : LE PAYS