Abdoulaye Diop devant le Conseil de sécurité de l’ONU : Le Mali a le droit de choisir ses partenaires… »
Dans le cadre de la réunion de haut niveau du Conseil de sécurité de l’ONU qui s’est tenue sur la situation au Mali, ce lundi 13 juin 2022, à New York, le ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale, Abdoulaye Diop a prononcé un langage de vérité. Dans cette déclaration, le chef de la diplomatie malienne est revenu sur la coopération avec la Russie qui est, selon lui, la source de la situation politique et diplomatique difficile que traverse son pays.
« Je voudrais d’emblée souligner avec force que le Mali, pays en guerre contre le terrorisme et l’insécurité continue de faire face à une crise multidimensionnelle consécutive à l’intervention à Libye qui lui a fait perdre les 2/3 de son territoire », a indiqué le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop dans sa déclaration devant le Conseil de sécurité des Nations Unies ce lundi 13 juin 2022. Selon le ministre Abdoulaye Diop, malgré le soutien international apporté au Mali depuis 2013, la situation sécuritaire reste toujours perplexe. Une aggravation de la situation sécuritaire que le ministre a déplorée. « L’Insécurité qui était localisée au Nord du pays s’est rependue au Centre avant de se propager sur tout le territoire, et aujourd’hui atteindre les pays voisins et même certains pays côtiers » a-t-il rappelé. A ses dires, cela montre que les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes des populations maliennes et même de la région. Pour inverser cette tendance, dit-il, le peuple malien a décidé de prendre son destin en main pour jouer pleinement sa partition.
En effet, le Chef de la diplomatie malienne a rassuré, au nom de son gouvernement, que les Forces armées maliennes sont en mesure de prendre en compte le changement de la situation sécuritaire sur le terrain. S’agissant de la coopération avec la Fédération de Russie, le ministre Diop a indiqué que c’est une coopération d’État à État avant de déclarer que « au Mali, nous ne connaissons pas de Wagner », « le Mali a le droit de choisir ses partenaires et il le fera en toute souveraineté…Le Mali n’acceptera pas qu’un partenaire lui impose que si tel partenaire vient par la porte, moi je sors par la fenêtre » a-t-il déclaré au siège des Nations Unies.
Par ailleurs, met-t-il l’accent que l’état malien a, dans cette perspective, développé « des stratégies et consentis de sacrifices énormes en investissant massivement dans son appareil de défense et de sécurité ». Ce qui justifie d’ailleurs, selon le ministre Diop, la montée en puissance des Forces de défense et de sécurité qui enregistrent actuellement des résultats remarquables reconnus par toute la population malienne sur terrain.
S’agissant de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, le ministre Diop a estimé que le gouvernement du Mali a été surpris du Rapport du Secrétaire général des Nations Unies qui relève que les mouvements signataires ont dénoncé l’enrôlement de 2000 nouveaux éléments devant être déployés dans les régions du Nord dans le cadre du recrutement spécial. « Le gouvernement n’a reçu aucune plainte d’un quelconque groupe ou regroupement des mouvements dans ce sens », déclare-t-il, avant de rassurer les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies que ce recrutement spécial initié par l’État-major général des forces armées maliennes vise, non seulement, les éléments des groupes d’autodéfense mais aussi la récupération des armes. « L’objectif final est la réduction de la violence dans les localités de stationnement. En aucune manière ce recrutement ne saurait interférer avec le processus de Désarmement/Démobilisation et Réintégration/Réinsertion de l’Accord dit DDR qui concerne les combattants des mouvements signataires de l’Accord déjà enregistrés dans la base des données de la commission nationale chargée du DDR » a-t-il conclu.
Ibrahim Kalifa