POLITIQUE

ACCORD POLITIQUE DE GOUVERNANCE : Encore du bluff !

«Très clairement, le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) n’est pas signataire de l’accord politique de gouvernance ! ». Cette déclaration de Soumaïla Cissé lors de la conférence de presse du FSD, ce jeudi 13 juin 2019, ne nous surprend guère, puisque nous étions convaincus que cet accord politique n’était tout simplement que de la poudre aux yeux des Maliens.

Dans un pays qui se dit en guerre et qui a besoin plus que jamais de toutes ses filles et de tous ses fils, quelle est la valeur d’un accord politique s’il n’est pas signé par:

1-      Les trois premiers candidats qui ont obtenu un bon score après IBK lors du premier tour du scrutin de la présidentielle du mois de juillet dernier, notamment Soumaïla Cissé, Aliou Boubacar Diallo, Cheick Modibo Diarra;

2-      quelques ténors de la scène politique malienne depuis plus de deux décennies : Me Mountaga Tall, Dr Oumar Mariko, Soumana Sako, Choguel Kokalla Maïga ;

3-      les branches politiques des mouvements armés du Nord et du Centre…

Au regard des enjeux actuels tels que la révision constitutionnelle et la mise en application intégrale de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, les hommes politiques qui n’ont aucune crédibilité avérée ne peuvent pas assurer la mobilisation des Maliens et des Maliennes en vue de pouvoir y faire face.

Primo, Bocary Tréta n’est plus crédible. Sinon, c’est à lui que revenait naturellement le poste de Premier ministre après la démission de Soumeylou Boubèye Maïga le 18 avril dernier.

Secundo, Oumar Hamadoun Dicko est quasiment seul dans son parti et il n’est même pas capable de mobiliser les militants de Horokoto (village natal de Feu Fily Dabo Sissoko, père fondateur du PSP).

Tertio, Tiébilé Dramé, Daba Diawara, Housseïni Amion Guindo, Modibo Kadjoké,…ont certes de la valeur intrinsèque, mais leur marge de manœuvre est très réduite aujourd’hui pour être efficace, par manque de moyens financiers.

Ce ne sont plus les slogans creux, les photos de famille ou les discours rassembleurs qui peuvent convaincre les déplacés de la crise sécuritaire, les populations victimes tous les jours d’attaques terroristes au Nord et au Centre, les parents d’élèves, les syndicats,…

Les Maliens et les Maliennes n’attendent plus que des actions concrètes et salvatrices de la part de leur président. C’est pour cette raison qu’ils ont répondu massivement aux appels des activistes-religieux du 10 février et du 5 avril 2019. Après deux semaines de négociation avec l’ensemble de la classe politique, la signature de l’accord politique n’en est pas une. Par ce premier acte posé depuis sa nomination comme Premier ministre, Dr Boubou Cissé vient de confirmer qu’il est incapable de résoudre la crise politique actuelle en rassemblant les leaders politiques les plus influents de la scène politique nationale autour du Mali. Est-ce sa faute ? Est-il victime de la mauvaise appréciation de politicien roublard que certains leaders politiques ont du président IBK qui est à son sixième Premier ministre en moins de six ans ?

Les jours à venir nous édifieront davantage.

Sambou Sissoko

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