Antiterrorisme : Le grand bluff des ex-rebelles
Avec un grand renfort médiatique, les groupes armés signataires de l’Accord d’Alger ont annoncé la mobilisation de milliers de combattants pour sécuriser les populations. Ces groupes armés qui avaient refusé de s’associer à la Coalition GATIA-MSA n’arrivent pas jusqu’à présent à tirer le moindre coup de feu contre les terroristes. Au même moment, la population locale que ces ex-rebelles disent vouloir protéger sont en train de souffrir des attaques violentes de la part des terroristes.
Selon de nombreuses sources, les groupes armés signataires ont montré toute leur faiblesse face aux groupes armés terroristes, notamment l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS). Cette branche armée du terrorisme international continue d’exterminer les populations et les déloger de leurs villages respectifs. À Anafif, les groupes armés signataires ont regroupé plus de 400 véhicules et mobilisé des milliers de combattants au nom de la sécurisation des personnes et de leurs biens.
On se souvient de la parade des représentants de ces groupes armés à Alger où ils ont fait des déclarations fortes. Le parrain algérien par contre n’a rien fait pour les rappeler à l’ordre, puisque l’Etat du Mali n’était pas représenté lors de la rencontre dans la capitale algérienne. Comme on pouvait s’y attendre, le gouvernement du Mali a rappelé dans une lettre les violations répétées de l’accord par les groupes armés.
Sur le terrain, l’engagement des groupes armés signataires de l’Accord d’Alger contre le terrorisme se fait attendre. Leurs nouveaux alliés, les combattants du JNIM d’Iyad Ag Aghaly, sont seuls à combattre l’EIGS ces derniers jours. Résultat : les violences ont occasionné plusieurs morts des deux côtés. Ainsi, les populations censées être sous la protection des groupes armés signataires de l’Accord ont été abandonnées en plein vol et subissent la terreur de l’État islamique au Sahel.
Pour certains, il est temps que les ex-rebelles mettent fin à ce grand bluff pour honorer leur parole en se rendant au front pour sécuriser les populations. En attendant, l’État continue à garder ses positions à Tessit, Ansongo, Ménaka ville, Gao ville, Intahaka,Tarkint, labzanga et Bourem. De l’autre côté, la coalition GATIA-MSA poursuit son combat que les ex-rebelles ont refusé de soutenir depuis l’année dernière.
Le 11 mars 2023, des individus armés non identifiés ont fait irruption dans un campement nomade à Ikardiwas/Ahina dans la Commune d’Anchawadj à une vingtaine de km de Djebock. Les assaillants à motos, après avoir enlevé du bétail, ont été pris en chasse par une unité de la plateforme GATIA qui a récupéré la totalité du bétail volé par les terroristes. Ensuite, ils ont remis immédiatement les animaux à leurs propriétaires.
Les combattants de GATIA avaient récupéré le 10 mars 2023 du bétail volé par le même réseau mafieux à Adar Ntiklit dans le cercle de Djebock. Au total, 1060 têtes de bétails ont été récupérées et remises à leurs propriétaires dont 600 à Ikardiwas et 460 à Adar Intiklit. C’est dans ce cadre que le GATIA invite le gouvernement et les mouvements signataires à mutualiser leurs efforts pour lutter contre le terrorisme.
Soumaïla Diarra
Source : LE PAYS