Atteintes aux libertés : la CNDH appelle à un dialogue constructif
Dans un communiqué en date du 29 avril dernier, la Commission nationale des Droits de l’Homme a brisé le silence face aux menaces pesant sur l’exercice de certains droits civiques et politiques au Mali, appelant les autorités et les différents acteurs à l’apaisement du climat politique.
Ledit communiqué avait pour but d’appeler à l’apaisement du climat politique dans le contexte actuel marqué par des tensions et dissensions entre gouvernants et gouvernés. Ainsi, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), dans le cadre de son mandat légal de surveillance et de protection des droits humains a précisé être inquiète au sujet des menaces sérieuses qui pèsent sur l’exercice de certains droits civiques et politiques. L’organisation indépendante, se fondant entre autres sur la Constitution du 22 juillet 2023, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples n’a daigné rappeler, à cet effet, les responsabilités de l’État sur la garantie des droits et libertés fondamentaux, tels que la liberté de réunion, la liberté d’expression et la liberté d’opinion conformément à la réglementation en vigueur en République du Mali en tout temps, en tout lieu et en toute circonstance. Mettant l’occasion à profit, elle a attiré l’attention des autorités sur le fait que l’exercice des droits civiques et politiques constitue l’essence d’un Etat démocratique respectueux des droits de l’homme. Et la CNDH de recommander aux autorités de privilégier le dialogue inclusif, constructif et d’œuvrer à l’instauration d’un climat de tolérance, de concorde sociale pour une paix durable au Mali. Également, la Commission nationale des Droits de l’Homme a invité les populations, notamment les hommes et les femmes de médias, les activistes et autres utilisateurs de réseaux sociaux à éviter tous propos incitatifs à la haine et à la violence. Des précisions de la CNDH, la protection des droits de l’Homme est une responsabilité partagée. Une idée s’expliquant le fait que nul n’est à l’abri de la violation de ses droits. Rappelons que cette annonce s’effectue au moment où la Nation malienne, en phase transitoire depuis le 18 août 2020, demeure confrontée à plusieurs crises. Outre le volet sécurité, le contexte socio-politique est présentement dominé par des dissensions entre les hommes politiques et les autorités de la transition. Le problème est parti de la publication des conclusions issues des concertations avec les Forces vives sur la relecture de la loi N°05-047 du 18 août 2005 portant charte des partis politiques. Lesquelles prévoient la dissolution des partis politiques, l’élévation de Assimi Goïta au rang du président de la République avec un mandat de 5 ans renouvelable. Une idée loin d’être partagée par plusieurs citoyens.
Mamadou Diarra