Coopération France-Mali : Changement de cap total ?

Dans les salons feutrés comme dans les milieux de la jet-society, il se murmure que le Mali, déçu de sa coopération avec l’hexagone, surtout au plan sécuritaire, envisage désormais de changer de cap. Et sûr que le pays va se tourner vers la Russie. Mais cela n’irait pas sans conséquences…

L’arsenal de la coopération au plan développement est déjà trop important. On ne parlera pas de l’aide budgétaire allouée bon an mal an. Si le Mali effectuait ce bond en avant, la Russie serait-elle capable de combler ce grand vide ? Et d’ailleurs, en a-t-elle les moyens ?

Le colonel que nous avons rencontré chez l’un de ses frères d’arme et qui nous a refilé l’information est catégorique : « la Russie est bel et bien capable. Malgré son isolement politique le pays arrive à s’en sortir tout de même. Et on projette même de créer un système d’aide aux PVD comme l’Agence Française de Développement ».

Malgré tout, qu’on nous permette de douter. Car la Russie, déjà en bute à des difficultés socio-économiques à d’autres chats à fouetter en ce moment, ne disposant point de ressources fiables pour faire face à la misère du monde.

Si l’option future (mais encore incertain) du Mali venait à voir le jour, Assimi Goita jouerait un gros challenge. Il sera l’auteur d’un évènement que, il y a quelque temps, personne n’aurait songé à imaginer. Il aura planté les jalons d’un tournant historique dans la vie du pays. Et sa transition rentrera dans l’histoire.

Mais, si ce qui se murmure s’avérait vrai, ne serait-il pas mieux de temporiser avec la France en jouant à cache-cache avec l’hexagone ? En attendant que le gros souci qui est la crise sécuritaire soit aplani ? Quand on est coincé, on s’extirpe en catimini et incognito pour ne pas chambouler la  situation déjà critique

Car si Paris venait à tout couper du jour au lendemain, c’en sera fait pour nous. Le pays dégringolera alors dans un grand gouffre sans fond, et tout le circuit économique serait grippé. Et si cela venait s’ajouter à l’épineuse crise sécuritaire… Bonjour les dégâts !

Et alors, le Mali apprendra à ses dépens qu’il est difficile et surtout fort délicat de rompre du jour au lendemain une coopération séculaire datant de l’époque coloniale. Bien avant que le pays et son territoire ne soient réalité tangible

Ben Diakité Ladji de Balzac