SOCIETE

Dans les rues hier : « Les enseignants réclament leur dû » !

Hier jeudi 23 janvier 2020, des milliers d’enseignants, avec à leur tête les syndicalistes de l’Education signataires du 15 octobre 2016, ont marché. Ils demandent au gouvernement d’honorer son engagement, et exigent l’application « stricte » de l’article 39 de la loi n°007 du 16 janvier 2018, portant statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, fondamental, et de l’éducation préscolaire et spéciale.

Pour l’obtention de leur dû, ils étaient des milliers à sortir, hier, pour demander au gouvernement de respecter ses engagements. La marche a commencé au Monument des Tirailleurs sénégalais pour s’achever au Monument de l’Indépendance.

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Commencée aux environs de 8 heures, elle a pris fin aux environs de 12H. Ainsi, pas à pas, les marcheurs ont quitté le premier monument pour la destination du jour. Accompagnés par certains leaders politiques, dont Oumar Mariko, Paul Ismaël Boro et des mouvements et associations, les enseignants scandaient : « La loi s’applique, elle ne se négocie pas ».

Émus par les propos de Boubou Cissé (remplacement des enseignants grévistes par 15.000 sortants de l’IFM), les enseignants écrivaient sur le goudron : « Bouboutigani, petit Boubou, Bouboutiga ».

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À cette occasion, des messages pleuvaient sur les banderoles : « L’État n’est pas la propriété de Boubou Cissé » ; « La trêve sociale ne rime pas avec l’injustice sociale, quand les enseignants s’unissent, aucun système ne résiste » ; « La trêve sociale ne se décrète pas » ; « Nul n’est au-dessus de la loi » ; « Les enseignants réclament leur dû ».

La marche a été aussi marquée par la présence des élèves, voire de certains parents venus en soutien aux enseignants. Tel est le cas d’Amadou Keita, un élève de la 7e Année. Lui comme Noumouké Camara, élève de la 4e Année, accompagnaient les marcheurs. « Je suis sorti pour soutenir les enseignants parce que je veux étudier. Mes parents sont pauvres et n’ont pas de moyens », a dit Amadou Keita.

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Dans leur déclaration, les syndicalistes ont dénoncé, entre autres, : le mépris et la menace de la part du Premier ministre de remplacer les enseignants de la fonction publique et de procéder à un nouveau recrutement d’enseignants ; la légèreté et le laxisme du gouvernement lors des négociations visant les préavis de grève des enseignants ; le refus manifeste du gouvernement d’appliquer une loi du pays ; le non-respect des engagements pris par le PM en date du 4 octobre 2019, celui des instructions émanant du président de la République en date du 5 octobre 2019.

Les syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016 ont, en présence du public, rappelé le contenu de l’article 39 de la loi n°007 du 16 janvier 2018, le non-respect de certains engagements pris par le gouvernement lors de la signature du procès-verbal de conciliation le 18 mai 2019. Tout en précisant être ouverts au dialogue, ils exigent l’application « stricte » du fameux article 39.

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Pour le syndicaliste Moustapha Djetteye, la prochaine destination de la marche est la Primature. « Nous avons affaire avec un gouvernement et un régime incapable. La solution, c’est que Boubou doit rendre le tablier. Puisqu’il a insulté les enseignants du Mali. Un intellectuel aguerri n’agit pas de la sorte. Je mets en doute le doctorat de Boubou Cissé. Sa menace et ses intimidations ne marcheront pas », a-t-il déclaré, tout en jurant d’accomplir sa mission syndicale.

Pour sa part, Ousmane Almoudou a indiqué : « Nous sommes en face des gens qui sont sans foi et sans dignité aucune ». En revanche, il rassure que les enseignants s’opposent à ce qu’une « dictature » s’impose, précisant que « Boubou est très petit ». D’ici une autre marche, dira le syndicaliste, si le gouvernement ne se ressaisisse pas, les enseignants du Mali « vont se ressaisir, ils prendront leur responsabilité ».

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Selon le syndicaliste Sékou Togo, une loi s’applique mais ne se négocie pas. Et d’exprimer que le droit acquis s’applique, que nul n’est au-dessus de la loi. Le sieur Amadou Coulibaly dit Paul Kagamé, syndicaliste, s’en est allé un peu fort, en déclarant : le jour du vrai combat n’est pas arrivé. Si Boua (IBK) veut finir son mandat, a-t-il prévenu, il n’a qu’à appliquer l’article 39.

Pour le porte-parole des syndicalistes, Adama Fomba, sans le respect des lois, « nous tombons directement dans l’anarchie ». Ceux qui disent que nous sommes trop nombreux pour satisfaire les doléances des enseignants dépensent des milliards pour la scolarité de leurs enfants. Ils le font avec l’argent du contribuable, soutient le porte-parole, qui appelle les enseignants à la mobilisation et à la résistance. Notons qu’une militante a été blessée par une policière au cours de cette marche.

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS

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