Autrement fois émargées, les entreprises industrielles du Mali sont, de plus en plus, ciblées par les forces obscurantistes, visiblement déterminées à mettre à sac le secteur pourvoyeur d’emplois, qualifié comme poumon de l’économie nationale. Dans leur omniprésence, les terroristes ont attaqué, le mois de juillet dernier, l’usine appartenant à l’opérateur Ibrahim Diawara. Des actes déplorables auxquels s’ajoute l’incendie des usines de sucrerie Sukala-Sa de Doudabougou, dans la circonscription administrative de Markala, et de M’Béwani, dans le cercle de Niono.
Dans la nuit du mercredi 6 au jeudi 7 août dernier, l’usine Sukala-sa de M’Bewani, également connue sous le nom de N-Sukala-SA, a été brûlée par des hommes armés non identifiés. L’usine de sucrerie est située dans le cercle de Niono, dans la région de Ségou. Rappelons que cette entreprise industrielle a été lancée en 2009. Elle fait partie d’un projet de coopération sino-malien et a une capacité de production de 105 000 tonnes de sucre par an, occupant une superficie de 20 000 hectares consacrée à la culture de la canne à sucre dans cette partie du pays. Le projet d’envergure a coûté près de 75 milliards de francs CFA. Il a été financé par des emprunts contractés par l’État malien auprès de la Chine, puis rétrocédés à N-SUKALA SA. Il sied de retenir que cette usine est détenue à 40% par le Mali et à 60% par des investisseurs chinois. Avant de s’en prendre à cette usine où les locaux ont été brûlés et un véhicule emporté, une autre attaque a visé l’usine Sukala-Sa de Dougabougou, faisant de nombreux dégâts matériels.
Des Chinois enlevés lors de l’attaque de l’usine Sukala-SA de Dougabougou
Il était vendredi 1er août 2025, lorsque les hommes armés non identifiés ont ciblé l’usine de sucrerie Sukala-SA sise à Dougabougou, dans la circonscription de Markala, région de Ségou. Cette entreprise industrielle se trouve à 22 kilomètres de Markala, dans la région de Ségou. Des indiscrétions obtenues, il ressort que les responsables de la terreur ont enlevé trois employés chinois de l’usine. Ils ont également emporté des véhicules. Ladite attaque a précisément eu lieu à 14H30. Intervalle au cours duquel les hommes armés non identifiés sont venus à motos. Ils étaient au nombre d’une vingtaine d’assaillants à venir par le pont de Dogoma, un endroit par lequel passent les habitants de la zone pour se rendre dans les différents lieux limitrophes. A cet effet, les individus sans foi ni loi ont ciblé le campement de la direction de Sukala-SA. Deux salles ont été incendiées. Aussi, le garage de camions de l’usine a été brûlé, six (6) motos appartenant aux chauffeurs ont pu être calcinées par les assaillants. Comme si cela ne suffisait, trois ressortissants chinois ont été, selon les informations, également enlevés. Deux véhicules 4X4 ont été emportés. Avant ces drames, les terroristes ont attaqué une autre entreprise industrielle, le 1er juillet dernier. Il s’agit de l’usine Stone appartenant à l’opérateur Ibrahim Diawara, sise à Selingegny, dans le cercle de Bafoulabé, région de Kayes. Face à ces actions gravissimes auxquelles les populations sont confrontées, n’est-il pas urgent de sauver les entreprises industrielles non encore touchées en renforçant la sécurité aux différents niveaux ?
Mamadou Diarra
