SOCIETE

Kayes, esclavage par ascendance : L’indifférence des autorités de la transition inquiète

Les autorités de la transition sont restées muettes face aux violences qui se sont déroulées la semaine dernière dans la région de Kayes, dans cercle de Bafoulabé, notamment les communes de Oussoubidiandian et Tomora, sur fond d’esclavage par ascendance. Ces violences ont fait trois mots. Les images horribles ont d’ailleurs fait le tour du monde.

Dans certaines localités du cercle de Bafoulabé, notamment les communes de Oussoubidiandian et Tomora, de vives tensions sur fond de l’esclavage par ascendance a opposé les communautés entre mercredi 29 et jeudi 30 septembre. Ces atrocités visibles sur les réseaux sociaux ont fait 3 morts et plusieurs blessés dont des cas graves et des dégâts matériels importants.

Aucune autorité politique, administrative ou religieuse n’a encore condamné les faits. Seule la Commission nationale des droits de l’Homme (Cndh) a exprimé sa très vive préoccupation par rapport à la recrudescence de la violence liée aux pratiques de l’esclavage dans cette partie du pays.

La Cndh se fonde, entre autres, sur le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, et rappelle spécifiquement les dispositions de l’article 2 de la Constitution du Mali selon lesquelles « tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée ».

L’organisation de défense des droits de l’Homme condamne avec fermeté les violences perpétrées entraînant parfois mort d’hommes sur des personnes en raison de leur soi-disant statut « d’esclave », invite le Gouvernement à tout entreprendre pour mettre fin à ces violences récurrentes et recommande aux autorités compétentes de poursuivre et traduire en justice les auteurs, co-auteurs et complices de ces abus des droits de l’Homme.

Par ailleurs, la Cndh réitère son appel à l’attention du Gouvernement à l’effet d’initier dans les meilleurs délais un dialogue inclusif en vue de la résolution durable de la question de « l’esclavage par ascendance » au Mali, en général, dans les Régions de Kayes, Kita, Nioro du Sahel en particulier et appelle les populations concernées à cesser tout acte de violence et à œuvrer en faveur de la paix et de la cohésion sociale.

« Nous n’avons jamais arrêté d’alerter l’opinion publique nationale, internationale et d’interpeller l’Etat par rapport à ces pratiques attentatoires à la dignité humaine. La Cndh ne peut que jouer, et continuera à jouer sa partition, toute sa partition, selon son mandat légal limité », souligne le président de la Cndh, Aguibou Bouaré.

Mieux, rappelle-t-il, le rapport annuel 2020 de la Cndh dont une copie a été remise à tous les présidents d’institution, y compris le président de la transition et le Premier ministre, consacre une partie essentielle sur ces violations et abus graves des droits humains. Hélas !

STK

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