Le ministre Ibrahim Ikassa Maïga : « Nous n’avons bougé d’un iota sur notre volonté de changement et de renouveau »
Le ministre de la Refondation de l’Etat, Ibrahim Ikassa Maïga a animé, le mardi 16 janvier au sein de son département, une conférence de presse. Via ladite rencontre, il s’agissait, pour lui, de procéder à la clôture des activités entrant dans le cadre de la commémoration de la Journée de souveraineté retrouvée, célébrée partout au Mali, le 14 janvier dernier, pour saluer et rendre un vibrant hommage aux Maliens ayant résisté à sept (7) mois d’embargo imposé par l’UEMOA et la CEDEAO, du 10 janvier au mois de juillet 2022.
Les sanctions économiques et financières, imposées aux Maliens ont également impacté d’autres pays. Le ministre révèle qu’il y a des compagnies aériennes qui ont fermé porte. L’illégalité de l’embargo, dit-il, a atteint son summum quand l’UEMOA a refusé d’exécuter la décision de sa propre cour de justice. Illégitimes et abusives, dira Ibrahim Ikassa Maïga, ces sanctions l’étaient. D’après lui, les chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UEMOA et de la CEDEAO se sont complètement démarqués de la vision et des attentes des peuples africains membres desdites organisations. Ces mêmes peuples ont ressenti lesdites sanctions en même-temps que le peuple malien. Les Africains ont d’ailleurs condamné les sanctions, selon lui, voire soutenu les autorités maliennes. Le ministre dira que ces sanctions étaient inhumaines pour un pays (Mali) sans littoral, voire pour un peuple qui a besoin d’aide et d’assistance, parce que meurtri et exempt depuis plus de dix ans de crise multidimensionnelle. « Nous avons vu de la cruauté institutionnalisée au sommet de ces deux organisations (CEDEAO et UEMOA). Ce sont les peuples qu’ils (Chefs d’Etat) voulaient affamer. C’était du jamais vu », a-t-il avancé. Puis d’ajouter : « Mais le peuple malien s’est dressé comme un seul homme, en réaction à ces sanctions iniques, injustes et injustifiées. Les statistiques ont donné plus de 4 millions de Maliens mobilisés pour soutenir les autorités ».
En clair, c’est l’ensemble des peuples africains qui se sont mobilisés pour soutenir le Mali. D’après lui, c’est plutôt la CEDEAO et l’UEMOA qui ont lâché, contrairement aux autorités maliennes qui n’ont rien cédé. « Nous n’avons bougé d’un iota sur notre volonté de changement et de renouveau. Aujourd’hui, nous disposons des cartes stratégiques de la refondation de l’Etat, assorties d’un plan d’actions qui prend en charge l’ensemble des 517 recommandations, muées en 517 actions gouvernementales ». « Les gens n’ont pas compris la volonté profonde du peuple malien d’aller vers un renouveau. Le peuple malien, va-t-il confier, qu’on a connu avant n’est plus le même. Il faut qu’on accepte cela. Si on accepte ce principe, alors on comprendrait tout ce qui est en marche aujourd’hui ».
La souveraineté retrouvée au Mali !
Auparavant, moult de choses se faisaient sur le territoire malien sans demander l’avis des autorités. Mais la transition a pu mettre fin à tout cela aujourd’hui. En la matière, le ministre Maïga a été clair : « Nos autorités demandaient, pour survoler le territoire national, une autorisation 72h avant, afin de transporter les militaires ou les civils. Aujourd’hui, cela n’est plus le cas. Même si un camp était menacé ou attaqué, voire un village sous le feu des terroristes, il nous fallait l’autorisation pour que les FAMa survolent. En 2021 tout près, quand il y a eu massacre des populations tuant plus d’une cinquantaine de civils à Watagouna, juste après la rectification de la transition, les autorités militaires ont demandé l’autorisation à la Barkhane à partir de Gao, pour aller prêter main forte et transporter les blessés. Barkhane a dit que ce n’est pas possible d’obtenir l’autorisation en disant qu’il y avait des zones d’entrainement de ses éléments dans lesdites zones ». Aujourd’hui, indique le ministre, cela n’est plus possible et ne revient à l’esprit de personne. D’ailleurs sur le territoire malien, tout vol aérien doit désormais solliciter l’autorisation auprès des autorités maliennes 72h avant, corrobore le conférencier.
Ce qui l’amène à soutenir que le pays a retrouvé sa souveraineté. « Ça, c’est de la souveraineté retrouvée que nous avions perdue. Avant, le Malien baissait la tête. Aujourd’hui, c’est le contraire. Nous n’avions pas le choix de nos partenaires. Le matériel militaire à acheter ne dépendait pas de notre volonté. On n’avait pas l’autorisation d’acheter des vecteurs aériens. Mais tout cela est fini aujourd’hui ». Aussi, le ministre estime que « les éléments de la souveraineté, c’est déjà les attributs d’un Etat indépendant, souverain qui a l’autorité suprême exerçant à l’intérieur vis-à-vis de l’extérieur ». Auparavant, c’est d’autres pays qui parlaient au nom du Mali. Ils décidaient de qui venaient et de qui sortaient du Mali. Aux dires du ministre, des conteneurs fermés et sous scellés entraient et sortaient du Mali sans contrôle. Tout cela est terminé aujourd’hui. Les contingents de la Minusma étaient augmentés et diminués. Les autorités maliennes l’apprenaient, en même-temps que les autres, relate le ministre qui réitère : « Mais tout cela est terminé. Aujourd’hui, nous connaissons l’effectif des forces internationales présentes sur notre territoire. Ça, dit-il, c’est de la souveraineté retrouvée. Cela n’était pas le cas avant ».
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS