Refondation du Mali : les propositions du PSR
Pour une transition politique réussie et démocratique, les membres du parti socialiste pour le Renouveau (PSR) ont, samedi 29 août, fait des propositions. C’était à la faveur d’un point de presse tenu à l’Office du périmètre irrigué de Baguineda (O.P.I.B), un quartier périphérique de Bamako.
Pour un Mali « refondé, démocratique, apaisé et émergent », les militants du PSR se sont fait entendre.
Dans une déclaration lue par Émile, le parti dit avoir pris acte de la démission d’IBK ; de la dissolution du gouvernement ainsi que celle de l’hémicycle. Une démission qui, pour le PSR, ouvre la voie à un immense chantier pour le Mali. De la sorte, pour l’exclusivité de la stabilité territoriale, voire la relance économique entravée par la covid-19, les citoyens demeurent, selon les conférenciers, dorénavant résignés à triompher une transition « loin d’être celle de 2012, encore moins de 1991 ».
Cette année, argue le jeune leader politique, « il s’agit d’une transition politique et démocratique dans un contexte sécuritaire particulièrement dégradé ». Membre signataire du Dialogue national inclusif, le PSR propose, dans un souci d’amorcer une transition politique apaisée, quatre (4) grands axes nécessaires pour une bonne transition : l’avènement de la 4e République ; la mise en place des recommandations et résolutions issues du Dialogue national inclusif ; la gestion rigoureuse des biens publics de l’État ; et la résolution de la crise multidimensionnelle du pays. « Pour l’atteinte de ces objectifs, les autorités actuelles doivent faire en sorte que la transition réunit toutes les sensibilités politiques, sociales, syndicales et culturelles. Toutes les sensibilités politiques doivent être des leviers pour les nouvelles autorités. Pour une mutation politique, sociale et culturelle, cet aspect reste, aux dires des conférenciers, un préalable. Sinon un passage obligé pour le Mali après 30 ans de démocratie ».
Pour un « Mali nouveau », proposent-ils, la constitution du 25 février 1992 doit être adaptée au contexte sociopolitique du Mali. Et de préciser que l’avènement de la 4e République passe nécessairement par la mise en place d’une commission nationale de réformes constitutionnelles et institutionnelles pour une refondation architecturale de nos institutions. Laquelle doit être composée des constitutionnalistes ; hommes politiques et toutes les couches socio-professionnelles représentatives susceptibles de mener à bien cette mission. Pour l’avènement d’une 4e République, Emile Salam Sow plaide pour l’élaboration d’une base de données unique du fichier électoral crédible, fiable et actualisé ; la création d’un organe indépendant en charge d’organiser les élections référendaires et générales (présidentielles, législatives et communales).
Quant à la mise en œuvre des résolutions du DNI, l’enseignant de formation et ses militants proposent la mise en place d’une tribune indépendante d’expression du peuple dans sa diversité aux fins de prendre toutes les questions de bonne gouvernance. Aussi, ils sollicitent à ce que la période transitoire permet la mise en place d’un organe indépendant à titre d’évaluation et du suivi des résolutions du DNI.
La gestion rigoureuse des biens publics de l’État passe, entre autres par la diminution du train de vie de l’administration publique ; l’audit du patrimoine de l’État, celui des mines, du secteur agricole et pastoral ; l’audit des dettes et des fonds d’aide au développement du pays, passant par celui des réformes éducatives, explicitent les conférenciers. De leur avis, la mise en place d’un organe de veille à la transparence de la vie publique doit se faire. Cela pour amener les gouvernants à se plier à des critères basés sur la compétence, la probité, le dévouement et l’expérience de ceux ou celles qui occuperont les postes du pays. La transition doit créer un cadre de réflexion et de concertation avec les syndicats et les organisations socio-professionnelles afin d’observer une trêve sociale, mentionne-t-on dans la déclaration. Une trêve qui doit aussi s’élargir aux groupes armés du Nord et du centre. Via ce climat de trêve sociale, la transition devra avec l’appui des acteurs concernés, permettre la résolution des problèmes liés à l’Accord d’Alger et des différentes localités du pays ; les revendications de toutes les organisations syndicales, et la libération de l’honorable Soumaila Cissé. Par la voix de son président, le PSR ne souligne que la fixation de la durée transitoire « n’est pas d’actualité ». Et d’ajouter qu’il convient aux forces vives d’assumer la transition.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS