Réforme du cadre de concertation entre l’État et le secteur privé : une nouvelle dynamique pour la compétitivité économique
Lors du dernier Conseil des ministres, tenu le mercredi 14 mai 2025, le Gouvernement a pris acte d’une communication écrite du ministre de l’Industrie et du Commerce, M. Moussa Alassane Diallo, relative à la réforme du Cadre de Concertation entre l’État et le secteur privé. Cette initiative marque une étape cruciale dans la stratégie de renforcement du partenariat public-privé. Elle vise à stimuler la compétitivité des entreprises nationales à travers un dialogue institutionnalisé et plus adapté aux réalités économiques actuelles.
Institué par le Décret n°05-074/P-RM du 1er mars 2005, ce Cadre de Concertation s’inscrivait dans le sillage des recommandations du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD). Il avait pour ambition de favoriser un dialogue permanent entre l’État et les acteurs du secteur privé. L’objectif était de créer un environnement propice au développement de l’initiative privée. Ce dispositif se structurait autour de deux entités principales. Le Conseil de Coordination du Développement du Secteur Privé et le Modérateur de la Concertation État/Secteur Privé.
Cependant, après près de deux décennies d’application, le bilan s’est avéré mitigé. Selon le rapport présenté au Conseil des ministres, la mise en œuvre du décret de 2005 a révélé de nombreuses insuffisances qui ont entravé l’efficacité du mécanisme. Ces failles, souvent liées à des chevauchements de compétences, une coordination institutionnelle limitée et un manque de clarté dans la répartition des responsabilités, ont affecté la dynamique initiale du dialogue État-secteur privé.
Face à cette situation, la loi n°2011-088 du 30 décembre 2011, portant loi d’orientation du secteur privé, a créé le Conseil Supérieur du Secteur Privé. À travers son Secrétariat technique permanent, cette structure a progressivement pris en charge l’essentiel des attributions initialement dévolues au Modérateur de la Concertation. Cette évolution a logiquement conduit à une redondance des rôles et à l’obsolescence du dispositif instauré en 2005.
Dans un souci de cohérence institutionnelle et d’efficacité administrative, le Gouvernement a donc estimé qu’il est désormais opportun d’abroger le décret n°05-074/P-RM du 1er mars 2005. Cette abrogation vise non seulement à clarifier les rôles. Elle vise aussi à rationaliser les mécanismes de concertation afin de les rendre plus performants et mieux adaptés aux exigences du contexte économique actuel.
Cette décision stratégique s’inscrit dans une volonté manifeste des autorités de moderniser les instruments de pilotage de l’économie nationale. Elle mise sur un partenariat renforcé avec le secteur privé. L’objectif affiché est clair. Faire du secteur privé un moteur de croissance et d’emploi, à travers une amélioration significative de sa compétitivité. À cet effet, les structures de concertation seront repensées pour être plus opérationnelles, plus inclusives et résolument tournées vers les résultats.
Ce recentrage des dispositifs institutionnels en faveur d’un dialogue État-secteur privé plus efficace marque un pas de plus vers un environnement d’affaires assaini et performant. Il constitue un gage d’un développement économique durable pour le pays.
Ibrahim Kalifa Djitteye