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Révision constitutionnelle/Accord pour la paix : Pourquoi Mahamat Saleh Annadif remue-t-il le couteau dans la plaie ?

La question de la révision constitutionnelle constitue de nos jours une des questions les plus alarmantes au Mali.  Cela, de la société civile à la classe politique.  Tous s’y opposent.  Dans cette atmosphère, des chefs de mission de stabilisation au Mali s’octroient le privilège de hausser le ton avec un pseudo-soutien de ce projet machiavélique par le peuple.  À travers cette analyse, nous nous demandons ce que visent ces genres de positionnement.

La bombe en phase d’explosion est devenue un objet de jeu pour le représentant du secrétaire général des Nations-Unies au Mali, Mahamat Saleh Annadif.  Pour qui connait tous les remous que soulève cette question houleuse qu’est la révision constitutionnelle au Mali doit du coup se rendre compte que l’intervention médiatique du chef de la MINUSMA la semaine dernière et diffusée sur les pages de la Mikado FM ne peut s’apparenter qu’à une provocation du peuple malien.  À travers cette sortie, il a donné l’opportunité aux Maliens de confirmer leurs préjugés concernant la présence de la MINUSMA, voire de la France au Mali.  M.  Saleh, sans langue de bois, soutient que la révision constitutionnelle constitue une revendication du peuple malien. « La révision constitutionnelle ne doit pas être perçue comme une demande extérieure…Elle est de plus en plus une demande collective des Maliens. Elle est utile pour l’ancrage démocratique du Mali », a-t-il indiqué dans ses propos.   

On ne peut que confirmer ces propos si par peuple, le chef de la mission onusienne entend celui qui a droit de décision dans les affaires politiques du Mali.  En ce sens le peuple ne désignerait que tous ceux qui ont poignardé le Mali, voire les Maliens dans le dos à travers un document dans lequel ils ne s’y reconnaissent nullement et derrière duquel on veut se cacher pour mener cette révision constitutionnelle qui divise toute la société, notamment la classe politique. 

On se rappelle que le jeudi 11 avril dernier, le chef de l’État a invité plusieurs partis politiques ainsi que des organisations de la société civile à Koulouba afin de leur remettre l’avant-projet de cette révision constitutionnelle.  Mais tous ont rejeté ce projet parce que jugeant que sa forme ne s’adapte pas à l’état actuel du pays et ont exigé l’inclusivité.  Au sein de la société malienne également, beaucoup sont ceux qui décrient cette politique d’indifférence du gouvernement malien.  Comme arguments, on avance la crise que traverse le pays.  La priorité de nos jours doit être la résolution de cette crise sécuritaire, voire éducative, avant de s’atteler à un projet de révision constitutionnelle. 

Le chef de l’État, en s’attelant à ce projet, fait bouche-oreille devant les revendications sociales sur la démission de son PM, mais aussi l’ouverture des classes ainsi que la stabilisation du centre du pays où une crise sans précédent dont l’origine reste encore à cerner persiste. 

Mahamat Saleh Annadif est au courant de toutes ces situations qui ne lui disent rien parce que sûrement il n’est pas venu au Mali pour le bonheur des Maliens, mais pour jouer le jeu des ennemis du Mali.  C’est pourquoi il n’a pas daigné à soutenir un faux accord du peuple malien à ce projet dont l’unique but reste la mise en application de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale du Mali issu du processus d’Alger.  Cette mise en œuvre reste la seule priorité valable aux yeux de la MINUSMA et de ses alliés. Cela, que tous les Maliens s’entretuent ou pas.  Mais, est-il nécessaire de rappeler au représentant d’Antonio Guterres que l’accord qu’il s’entête à appliquer, qu’il pleut ou qu’il neige, les Maliens ne s’y reconnaissent pas encore et c’est là où le bât blesse.

Cher Annadif, si vous tenez à cette révision constitutionnelle qui constitue à vos yeux une exigence de l’accord pour la paix et partant nécessaire pour la stabilisation du Mali, il importe de commencer par expliquer de façon limpide le contenu de cet accord pour la paix.  Outre cela, ménager tous vos efforts pour la stabilisation du climat social au Mali.  C’est seulement à partir de là que vous pourrez compter sur le peuple malien.  À vouloir forcer la main de ce peuple, vous ne contribuerez qu’à aggraver la situation sécuritaire du pays, une situation qui dépassera celle de 2017 pour les mêmes circonstances, car elle signera le départ du chef de l’État malien. 

Fousseni TOGOLA

Source : www.lepays.ml

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