SANTE REPRODUCTIVE : L’Onasr plaide pour la création d’une ligne budgétaire
L’Office national à la santé de la reproduction (ONASR) a organisé, dans ses locaux, le 30 décembre dernier, un atelier de plaidoyer en faveur de la création d’une ligne budgétaire dédiée à la santé de la reproduction et la planification familiale. Ledit atelier a regroupé plusieurs acteurs de la santé, de la reproduction et des partenaires financiers techniques.
Dans son discours d’ouverture, le représentant du ministre de la Santé et du Développement social, Dr Abdoulaye Guindo, a indiqué qu’au Mali « la mortalité maternelle néonatale et infantile constitue un problème majeur de santé publique, en dépit des résultats encourageants obtenus ces dernières années. » Il a également évoqué les résultats de l’EDSM-VI (2018) qui indique un taux de mortalité maternelle à 325 pour 100 000 naissances vivantes, soit en moyenne, 01 femme meurt en couche toutes les 3 heures au Mali ; le taux de mortalité infanto juvénile est de 101 pour 1000 naissances vivantes, soit en moyenne 01 enfant de moins de 5 ans meurt toutes les 3 minutes ; le taux de mortalité infantile à 54 pour 1000 naissances vivantes ; le taux de mortalité néonatale à 33 pour 1000 naissances vivantes, soit en moyenne plus de 80 nouveau-nés qui meurent chaque jour ; soit 04 nourrissons de moins de 1 an décèdent chaque heure ; le taux de prévalence contraceptif pour les femmes en unions est de 16,3 % au Mali. Il a précisé qu’en moyenne chaque femme en âge de procréer a 6,3 enfants.
A en croire Dr Guindo, la faible utilisation des services de santé de la reproduction en général et celle de la planification familiale (PF) en particulier au Mali contribue beaucoup à la survenue des maladies et des décès maternels pendant ou après l’accouchement et chez les enfants de moins d’un an. « Cette situation est la suite logique des pratiques néfastes parmi lesquelles on peut citer les grossesses non désirées, précoces, rapprochées et tardives, les avortements clandestins et non sécurisés, la recherche tardive de soins, les difficultés d’accès et l’insuffisance de soins obstétricaux et néonatals adéquats », a déclaré le représentant du ministre. Il a rappelé que malgré tous les efforts du gouvernement, le financement de la santé de la reproduction en général et celui du PF en particulier reste faible et constitue un défi majeur pour l’amélioration de la santé mère-enfant au Mali. D’où l’ordre du jour.
Quant au Directeur général de l’ONARS, Dr Moulaye Ben Idriss, il faut absolument « une ligne budgétaire pour sauvegarder la souveraineté sanitaire du Mali pour montrer aux bailleurs de fonds que l’État malien a pris les devants pour l’amélioration de la santé de la reproduction et la planification familiale. » Le Dr Moulaye Ben Idriss a profité l’occasion pour dire son organisation ne prône que pour l’espacement des naissances pour le bonheur de la femme et de la famille et non pour la limitation des naissances.
Cheickna Coulibaly