MEDIASPOLITIQUE

Séminaire de réflexion sur les dynamiques d’intégration de la dimension genre dans le processus électoral et les réformes au Mali : Ce que recommandent les participants

Du mardi 28 février au samedi 4 mars 2023, des Maliens (plus de 200 personnes) venus de toutes les régions du pays prenaient part, à l’hôtel Amitié de Bamako, au séminaire de réflexion sur les dynamiques d’intégration de la dimension genre dans le processus électoral et les réformes politiques et administratives au Mali. Le rendez-vous de taille s’est soldé, suite aux travaux, par de nombreuses recommandations adressées aux autorités du Mali, aux partenaires, à la classe politique, aux leaders religieux, coutumiers…

Ils étaient, en somme, plus de 200 participants venus des régions, des cercles et des différentes communes du pays. Tenue sous la présence de nombreux partenaires dont le PNUD, la Minusma, l’ONU Femme…, la rencontre a été marquée par la présence des Gouverneurs, des Préfets, Sous-préfets, des anciens ministres, des représentants des autorités de la transition, ainsi que des femmes leaders, des présidents et membres d’organisations féminines. Les travaux des cinq(5) jours ont abouti à de nombreuses recommandations. Au sujet de l’analyse des dynamiques genres dans la gouvernance et le processus des réformes au Mali, les participants recommandent aux autorités et aux pouvoirs publics du Mali de faire l’audit genre des politiques et programmes des départements ministériels et des Institutions ; de veiller à l’application effective de la loi N°2015-052 du 18 décembre 2015 relative à la promotion du genre ; la création d’un budget pour le fonctionnement des organes institutionnels du genre au niveau national, régional et local ; organiser des sessions de renforcement des capacités des femmes et des jeunes sur les réformes administratives, politiques, institutionnelles en langues nationales. Quant aux organisations féminines, indique-t-on, les participants recommandent la tenue des sessions de formation sur le leadership et le développement personnel ; initier des activités pour fédérer et renforcer la solidarité entre les organisations féminines ; encourager les uns et les autres à s’approprier davantage les textes et les réformes ; veiller au respect du genre au sein des partis politiques. Pour les partenaires techniques et financiers, les participants recommandent de veiller à l’application de la recommandation du secrétaire général des Nations unies, pour l’allocation de 16% de l’aide au développement social à l’égalité femme et homme, pour l’autonomisation des femmes ; d’accompagner davantage les organisations de la société civile dans le cadre des activités genres du processus électoral et des réformes. Ils s’adressent aux légitimités traditionnelles, coutumières et religieuses et leur demandant de garder une position de neutralité dans les limites des textes qui les encadrent, de prendre en compte la dimension genre dans les conseils de villages, des quartiers et des fractions. Une recommandation spéciale a été faite à cette occasion. Elle vise, selon eux, « à s’assurer de l’effectivité de l’intégration du genre dans le processus électoral et dans les réformes en cours dans le pays ; voire à prôner la bonne gouvernance et le respect des textes dans les associations et les partis politiques ».

Des assurances pour la mise en œuvre des recommandations !

A l’issue des travaux, les participants du séminaire ont également sollicité à l’Etat de mettre en place un mécanisme pour éviter la montée de l’influence religieuse dans le champ politique ; de diligenter la mise en œuvre de la politique nationale genre et sa vulgarisation dans les langues nationales. Ils sollicitent la dépolitisation de l’administration malienne. Les participants recommandent aux organisations féminines de faire des restitutions des formations reçues à leur base. Ils les demandent de se mobiliser afin d’attaquer les décisions administratives discriminatoires devant la section administrative de la cour suprême ; d’inciter les femmes à se présenter aux différentes élections. À la classe politique, les participants requièrent la formation des militants politiques sur des thématiques liées au processus électoral. Ils recommandent, par la même occasion, l’application et la vulgarisation de la loi électorale, celles de la charte des partis….Lors du point de presse animé suite à la clôture du séminaire, le représentant du PNUD au Mali, Maleye Diop tenait à rassurer que l’accompagnement et le soutien de sa structure ne feront aucun défaut. Pour ce qui est l’accompagnement et le soutien de la Minusma, le sieur El Ghassim Wane tenait à dire que l’organisation internationale se tient toujours aux côtés des Maliens pour, indique-t-il, l’atteinte des objectifs ciblés et la mise en œuvre de ces pertinentes (près d’une vingtaine) recommandations. Notons que le séminaire se tenait sous le parrainage du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et celui de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. Au nom des deux départements, la cérémonie de clôture s’est tenue sous l’égide du chef de cabinet du département de la Promotion de la Femme. Lequel a promis « que les recommandations ne dormiront pas dans le tiroir ».Les assurances ont été également données par l’ONU Femme qui, d’ores et déjà, souligne être prête pour la mise œuvre desdites recommandations, de même que les femmes de la Cafo et celles des différentes organisations féminines présentes.

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS

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