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Tigré: Les rebelles acceptent le «principe» d’un cessez-le feu mais posent des conditions

Les autorités rebelles de la région en guerre du Tigré ont affirmé accepter le « cessez-le-feu de principe », le dimanche 4 juillet 2021, tout en posant des conditions qui rendent un accord formel difficile avec le gouvernement. Cette zone du nord de l’Éthiopie est largement contrôlée par les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

Les autorités rebelles du Tigré ont donné dimanche, leur accord de principe du « cessez-le-feu », mais posent des strictes conditions qui rendent sa « formalisation » difficile. Parmi elles, figurent notamment le retrait des forces érythréennes et amhara, qui soutiennent l’armée éthiopienne dans l’opération militaire qu’elle mène depuis huit mois contre l’ancien gouvernement régional, ainsi que la restauration des autorités locales, considérées comme dissidentes par Addis-Abeba.

Le Tigré est le théâtre de combats depuis que le premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l’armée. Le 4 novembre 2020, un conflit armé s’est éclaté entre le gouvernement fédéral  et le Front de libération du peuple du Tigré, plongeant la région du nord du pays dans une crise humanitaire, qui implique les États voisins. La zone du Tigré est située à 700 kilomètres au nord de la capitale, Addis-Abeba. Cette province éthiopienne qui compte 6 millions d’habitants, est depuis coupée du monde.

Après la reprise de la capitale régionale Mekele en fin juin, par les Forces de Défense du Tigré (Pro-PTLF), le gouvernement fédéral a décrété un « cessez-le-feu unilatéral ». mais les FDT ont poursuivi leur progression et repris le contrôle d’une grande partie du territoire tigréen, à l’exception de zones de l’ouest et du sud de la région annexées par les forces des autorités régionales voisines de l’Amhara.

Dans son communiqué publié, dimanche, le gouvernement local du Tigré a affirmé que « sous réserve que nous ayons une garantie à toute épreuve que la sécurité de notre peuple ne sera pas compromise par une deuxième série d’invasions, nous acceptons un cessez-le-feu de principe ». les autorités rebelles du Tigré de poursuivre que « néanmoins, avant qu’un accord de cessez-le-feu ne soit formalisé, les problèmes épineux suivants doivent être résolus ».

En plus du retour des forces amhara et érythréennes « à leurs territoires d’avant-guerre » et la reprise des activités « du gouvernement démocratiquement élu du Tigré, avec tous ses pouvoirs et ses responsabilités constitutionnelles », les dirigeants de TPLF posent aussi d’autres conditions qui sont humanitaires, comme la « distribution sans entrave de l’aide humanitaire depuis toutes les directions et par tous les modes de transports », « le retour de tous les Tigréens » déplacés.

A noter que Addis Abeba rejette toute possibilité de dialogue avec les dirigeants du TPLF, classé « organisation terroriste » en mai par le Parlement éthiopien.

Ibrahim Djitteye

Source : LE PAYS

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