Centrafrique : des « instructeurs russes » accusés d’exactions
Pendant que le Mali cherche à nouer un partenariat avec la société paramilitaire russe, Wagner, des « instructeurs russes » et avec d’autres forces sont accusés, par des experts de l’ONU, des crimes et actes de torture en Centrafrique. Selon l’Agence Française de Presse, Bangui a reconnu, vendredi, lesdites accusations.
La Centrafrique a reconnu, à travers la sortie de son ministre de la Justice, selon l’AFP, une partie des accusations formulées en mars dernier par l’ONU notamment sur des crimes et actes de torture, commis « majoritairement » par des rebelles mais aussi des soldats centrafricains et leurs alliés « instructeurs russes ».
Depuis décembre 2020, les militaires centrafricains mènent une lutte farouche contre des groupes rebelles. Ils sont appuyés dans ce combat par leurs partenaires russes du groupe paramilitaire, Wagner.
En mars dernier, des experts de l’ONU ont alerté de « graves violations des droits humains » commises par des rebelles, des forces de sécurités centrafricaines et leurs alliés russes. Selon l’AFP, le ministre de la Justice Arnaud Djoubaye Abalene a déclaré ce vendredi que « les responsables de ces incidents sont répartis en trois catégories, outre les Casques bleus ». IL s’agit des rebelles pour la majorité, des forces de sécurité et des « instructeurs russes ».
Le rapport produit par une commission d’enquête spéciale ordonnée par le président Faustin Archange Touadéra après celle de l’ONU, a détaillé, selon l’AFP, les crimes et exactions reprochés aux rebelles mais pas ceux dont sont accusés les forces de sécurité et les paramilitaires russes. « Sur les incidents avérés, certains sont imputables aux instructeurs russes qui sont en appui des Forces armées centrafricaines” dans la lutte contre les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), une alliance de groupes rebelles formée en décembre 2020 pour tenter de renverser le régime du chef de l’État Faustin Archange Touadéra », selon le ministre centrafricain de la justice.
Pourtant, selon l’AFP, la Russie ne reconnaît officiellement la présence que de 1.135 « instructeurs non armés » même si les ONG opérant sur le terrain, la France et l’ONU affirment qu’une partie d’entre eux sont des hommes du groupe privé russe de sécurité Wagner.
Tout cela se passe au moment où les rumeurs d’une intervention de Wagner au Mali a causé de vives tensions entre les autorités maliennes et françaises.
Faut-il aussi préciser qu’au Mali, plusieurs citoyens sont favorables à l’intervention de quelques soient les forces pour la réussite de la lutte contre le terrorisme. Ceux-ci trouvent d’ailleurs que les partenaires étrangères présentes au Mali, notamment la Barkhane et la Minusma, ont échoué.
Cependant, il y en a aussi qui craignent « d’exactions » si l’État signait un partenariat avec des mercenaires.
Djitteye
Source : LE PAYS