Choguel Kokalla Maiga, président du MPR : « Notre peuple est pris en otage par une oligarchie qui n’a aucun respect pour les lois, aucun respect pour la population »
Le président du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR), Dr Choguel Kokalla Maiga a dénoncé, dans une vidéo, la non-présentation de la Déclaration de politique générale par le Premier ministre. Aussi a-t-il dénoncé « les mensonges d’État » concernant les résolutions du Dialogue national inclusif et le taux de participation lors du 1er tour des législatives en cours.
Pour la 2e fois dans quinze (15) jours, l’opposant Choguel Kokalla Maiga donne les points de vue de son parti sur les sujets phares de la nation. Cette fois-ci, il s’est intéressé à la non-présentation de la DPG par le Premier ministre, les incohérences entre les propos d’IBK et les résolutions du Dialogue national inclusif et le taux de participation au 1er tour des élections législatives.
Pour l’ancien ministre de l’Économie numérique et de la Communication d’IBK, la non-présentation de la Déclaration de la politique générale par le Premier ministre jusqu’à nos jours « est une violation de la constitution malienne ». À ses dires, l’article 70 de la constitution impose au chef du gouvernement de présenter un programme du gouvernement ou une déclaration de politique générale devant les députés dès sa nomination. Ce qui n’a pas été fait depuis l’arrivée du Dr Boubou Cissé à la primature. Il avait promis de le faire dès la fin du dialogue après avoir y intégré ses résolutions. « Depuis décembre, rien n’est fait », déplore le collaborateur, le président du MPR.
Le membre du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) n’approuve aussi pas le fait que le Gouvernement prenne un projet de loi demandant à l’Assemblée nationale une habilitation qui lui permet de gouverner jusqu’à l’installation de la nouvelle Assemblée. Or, selon Choguel, le Gouvernement a ignoré, pendant un an, cette Assemblée nationale. Tous ces manquements prouvent, selon le collaborateur de Soumaila Cissé, le mépris des autorités maliennes envers le peuple dont les droits sont piétinés. « J’ai dit et je persiste : la réalité est que notre peuple est pris en otage par une oligarchie qui n’a aucun respect pour les lois, aucun respect pour la population », a-t-il lancé des piques au gouvernement malien.
Incohérences entre propos d’IBK et résolutions du Dialogue national inclusif
Selon le président du MPR, le président de la République a maintenu la tenue des élections législatives sous prétexte qu’elles font partie des résolutions du Dialogue national inclusif. Or, précise l’ancien patron de l’AMRTP, le Dialogue a chargé IBK d’assurer la sécurité et le retour de l’administration sur l’ensemble du territoire avant la tenue des élections législatives. « Donc venir dire que c’est le dialogue qui a imposé les élections malgré le coronavirus est un mensonge d’État qui n’est pas acceptable », a laissé entendre le natif de Gao.
Choguel Kokalla Maiga n’est pas d’accord du taux de participation législative donné par le Gouvernement
Selon le président du MPR, les résultats du 1er tour des législatives ne reflètent pas la réalité. Le taux de participation annoncé par le ministre, à ses dires, est celui le plus élevé depuis 30 ans. « En 1992, le taux de participation était 22 % ; en 1997, il était de 21, 6 % ; en 2002, il était de 23 %, en 2007, il était 33 %. Celui qui vient d’être donné par le Gouvernement est le plus élevé après celui de 2013 », a-t-il laissé entendre. Pour lui, « ce n’est pas en temps de paix que le Mali a atteint un tel taux de participation aux législatives qu’il va l’atteindre au moment où le pays est divisé à cause de l’insécurité et la menace d’une pandémie ».
« La vérité est que le mensonge d’État a fonctionné en plein régime. La corruption a atteint des proportions jamais égalées dans notre pays. Une partie des agents de l’administration s’en est donné à cœur joie en vendant des bulletins de vote à des candidats, des bulletins prévôtés pour bourrer les urnes au vu et su d’un certain nombre d’agents indélicats. C’est pourquoi les résultats de ces élections sont une injure pour notre peuple, pour le bon sens, pour l’ensemble des amis du Mali. Le peuple malien est en colère », a-t-il révélé.
À l’en croire, avec une situation pareille, le Mali va se retrouver avec une Assemblée nationale dont, à part quelques députés élus dans les normes, l’écrasante majorité sera issue de la fraude, de la manipulation et la corruption.
Boureima Guindo
Source : LE PAYS