Pour raison « d’incompatibilité » avec son titre de président de l’ordre de médecins, le décret de nomination du professeur Alkadri Diarra, président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a été, le 23 juillet dernier, abrogé par les autorités de tutelle. Evènement suite auquel Maitre Aissata Founè Tembély, Vice-présidente présentement assurant l’intérim, a tenu à donner des éclaircissements sur la situation surprenante.
A l’aide d’un communiqué qu’elle a voulu publier le 30 juillet dernier, l’intérimaire et son staff tenaient à dépeindre ceci : « La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) informe l’opinion nationale et internationale de la prise du Décret n °2025-0468/PT-RM du 23 juillet 2025, portant abrogation partielle du Décret n°2024-0756/PT-RM du 24 décembre 2024, portant nomination des membres de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, en ce qui concerne le Professeur Alkadri DIARRA, qui avait été désigné par l’Ordre des Médecins dont il est le Président et qui occupait le poste de Président de la CNDH ». Le motif visé par le décret sus-cité a trait au non-respect de l’article 16 de la Loi n°2016-034 du 7 juillet 2016, portant création de la CNDH, qui dispose : « Les fonctions de commissaire sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat politique, de tout emploi public ou privé, civil ou militaire, de toute activité professionnelle, sauf la recherche et l’enseignement ». Les différents rappels au respect de cette disposition légale relative aux incompatibilités par le ministre de la Santé et du Développement social, et le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme et Garde des Sceaux n’ont, pour l’actuelle équipe de la CNDH, pas été simplement observés par l’intéressé, en l’occurrence le désormais président partant de la structure. Tout comme les autres commissaires, le Pr. Alkadri Diarra a été nommé en décembre 2024 pour un mandat de 7 ans non renouvelable. Il a remplacé à ce poste le sieur Aguibou Bouaré, juriste de son état. « En conséquence, la CNDH tient à rassurer l’opinion nationale et internationale que cette abrogation n’affecte en rien l’indépendance, l’impartialité, l’organisation et le fonctionnement de la Commission. Pour la CNDH, la protection des droits de l’Homme est une responsabilité partagée, car nul n’est à l’abri de la violation de ses droits », lit-on dans ledit communiqué datant du 30 juillet dernier. Nommé commissaire au sein de la CNDH, des questions se posent à savoir si le président partant n’était-il pas président de l’ordre de médecins au moment de sa désignation par les autorités de tutelle ? Des enquêtes approfondies n’avaient-elles pas été menées pour éviter le cumul de fonctions ? Qu’est-ce qui pourrait réellement justifier ce départ prématuré ? En tout cas, aucune réaction n’a, pour l’instant, été effectuée par le partant.
Mamadou Diarra
