Crise politique au Niger : Washington abandonne paris en plein vol
Pendant que Paris continue de tirer les ficelles pour un renforcement de la pression autour des auteurs du coup de force militaire contre Mohamed Bazoum au Niger, des échos d’éventuelle nomination d’une nouvelle ambassadrice des Etats unis (Kathleen FitzGibbon) dans le pays se font entendre. En tant qu’allié stratégique de Washington, cette nouvelle agite trop à Paris.
Les Etat n’ont pas d’amis, les Etats n’ont que des intérêts. Une assertion qui semble bien comprise par toutes les nations du monde à l’exception de ceux de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). S’ils ne l’ont pas compris jusque-là, ils n’ont qu’à voir de très près du côté des relations entre Paris Washington sur la question du Niger. Régulièrement les deux puissances sont sur la même longueur d’onde sur les questions d’intérêts communs, mais Washington ne semble pas être, cette fois-ci, prêt à se bruler les ailes en sacrifiant ses intérêts pour juste faire plaisir à Macron. A la grande surprise de l’ensemble de la communauté internationale qui bat tambour et trompète pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger, Washington nomme une nouvelle ambassadrice dans le pays alors même que le poste était vacant depuis plus d’un an. Une simple rumeur, diront certes beaucoup d’observateurs mais une hypothèse à ne pas écarter quand on se réfère de l’envoi contre toute attente d’une mission diplomatique de médiation des Etats unis la semaine dernière pour tenter de résoudre à l’amiable la crise.
Il faut noter que les Etats unis ont près de 1100 soldats sur le sol Nigérien avec trois bases dont une base de drone hautement stratégique dans le nord du pays, précisément à Agadez. Cette base serait même la clé du renseignement dans une grande partie de l’Afrique de l’Ouest et de la Lybie. La première puissance a également deux autres bases dont une autre de renseignement et une dans la capitale à Niamey.
La personnalité pressentie à ce poste est une diplomate de carrière justifiée avec une vaste expérience en Afrique de l’Ouest. Il s’agit sans faute de Kathleen FitzGibbon, une diplomate chevronnée au poste Abuja depuis la validation de sa nomination par le Sénat américain le 27 juillet, soit le lendemain même du coup d’État à Niamey.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS