Education

Crise scolaire au Mali : La culture de l’excellence fait-elle bon ménage avec le volontariat ?

Au Mali, la crise scolaire persistante ressuscite les débats autour de l’intérêt qu’accordent les autorités maliennes à l’enseignement public. La culture de l’excellence tant prônée rime mal avec le recrutement d’enseignants volontaires.

Oui, c’est l’une des actualités dominantes du pays. Le recrutement des volontaires pour un contrat de six (6 mois), en substitution des enseignants grévistes, est sur toutes les lèvres au Mali. On se demande bien si ce recrutement fait bon ménage avec la volonté, couramment réitérée du président de la République, de la culture de l’excellence ?  L’excellence, une qualité aussi noble qui ne peut s’obtenir qu’à travers un long et dur apprentissage. Mais pour s’appliquer sur soi et vouloir exceller, il faudrait arriver à avoir droit à des cours de qualité à l’école.

Dans un système éducatif où on passe plus de mois en grève qu’à étudier, prôner l’excellence ne peut se traduire que comme une mauvaise foi. En effet, le gouvernement malien a affiché au grand jour toute sa mauvaise foi aux Maliens, notamment aux élèves du pays, à travers sa décision de recrutement de 15 300 volontaires au niveau des écoles publiques. Certes, ces volontaires sont des sortants des écoles de formation de maitres pour la majorité, mais sur quel critère d’excellence ont-ils été sélectionnés. Aucun !

Qu’attendre comme résultat des gens ramassés sur le tas dans le juste désir de vouloir créer la panique chez un adversaire plus dans ses droits ? Rien d’autre que la médiocrité dans nos écoles ? Par cette décision, le gouvernement malien, en sauvant sa peau, sacrifie comme toujours l’école malienne. Aujourd’hui, les faits prouvent suffisamment que les autorités maliennes sont plus muées par la recherche du quota que de la qualité. Que la médiocrité s’empare du secteur de l’enseignement, cela ne leur dit rien tant que les examens arrivent à se tenir et qu’il y a des élèves qui réussissent en grande pompe.

Ah, oui, ces examens de fin d’année permettent aux autorités de se taper la poitrine pour attribuer le taux de réussite à leur méthode décousue qui ne sert qu’à abattre davantage l’école malienne. Or, ils doivent donner lieu également à des remises en cause pour l’échec de milliers d’élèves ainsi que pour la promotion de la médiocrité par le passage d’élèves sans niveau réel. Pourtant, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, ne se lasse jamais de répéter, à l’occasion de chaque camp d’excellence, qu’il faut « cultiver l’excellence ».

Ne s’agirait-il pas alors d’une moquerie maligne à l’endroit des Maliens ? Ce qui est sûr, les propos des autorités maliennes ne concordent pas avec leurs faits et gestes. Elles sacrifient l’école publique du pays au profit de la défense de leurs intérêts privés.

Cet article a d’abord été publié sur phileingora.org

Fousseni Togola

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