DROITS DE L’HOMME : NOTRE QUOTIDIEN (2) Non à la vindicte populaire !
Contrairement à une conception erronée de la notion de droits humains l’assimilant à une invention d’ONG ou d’Associations occidentales, souvent à des niveaux insoupçonnés, les droits humains sont des droits universels et inhérents à la nature humaine.
Dans le cadre de la formation, de l’information et de la sensibilisation, nous illustrerons cette évidence, de façon prosaïque, par notre vécu quotidien.
Afin que chacun comprenne QUE NUL N’EST À L’ABRI DE LA VIOLATION DE SES DROITS !
EXEMPLE N 2 :
Chacun d’entre-nous, ayant une profession, a le droit de l’exercer paisiblement, afin de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Imaginons deux vétérinaires dans l’exercice de leur profession (contrôle de qualité de produits alimentaires à base de ressources animales dans une boutique de notre quartier). Ces agents habillés en blouses blanches (uniforme de travail) coïncident avec une petite-fille dans la boutique. La fille, prise de panique au vu de la blouse blanche, image renvoyant au Médecin faisant l’injection aux enfants, prend ses pieds au cou en criant (la peur du médecin pendant l’enfance, comme l’on s’en souvient !).
Dans une atmosphère de psychose généralisée du pays attisée par toutes sortes de fakenews, de rumeurs sur les réseaux sociaux, un passant fébrile coïncide avec cette scène, et crie « aux mercenaires inoculant le vaccin de la mort (importé) à nos enfants « .
Les échos de ces cris alertent et ameutent les habitants du quartier. Une foule compacte se lance aux trousses des « suspects « . Les 2 vétérinaires paniquent, à leur tour, face à la foule déchaînée (croyant à la fausse alerte du passant), et tentent de s’enfuir.
Hélas la VINDICTE POPULAIRE vient d’être déclenchée !
La JUSTICE PRIVÉE se met en branle !
Les deux agents doivent leur salut à leur vélocité, et à la prompte intervention de personnes sages.
On aurait assassiné injustement DEUX INNOCENTS au moyen de la VINDICTE POPULAIRE, la Justice expéditive.
SI LE RESPECT DES DROITS HUMAINS NE PROSCRIVAIT DE SE RENDRE JUSTICE, DE PRATIQUER LA VINDICTE POPULAIRE !
Aussi, seule la « JUSTICE PUBLIQUE » est-elle habilitée à poursuivre, à juger et à sanctionner dans le respect de la PRÉSOMPTION D’INNOCENCE, et des garanties d’un procès équitable.
Nous-mêmes ou un de nos parents pouvaient se retrouver au mauvais moment au mauvais endroit, autrement ces 2 jeunes vétérinaires pouvaient être nous-mêmes ou deux de nos parents.
NUL N’EST À L’ABRI DE LA VIOLATION DE SES DROITS.
La protection des droits de l’homme est une responsabilité partagée.
Aguibou Bouaré, Président de la CNDH du Mali