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GOUVERNANCE : Le Mali dans un complot international

La démission « sous pression » du président IBK du mardi 18 août était l’œuvre de la DGSE française, aidée par les forces spéciales et la SE maliennes. À quelle fin ? Dans le but de récupérer l’appareil d’État avant qu’il ne tombe entre les mains d’autres puissances étrangères (États-Unis, Russie, Chine,…) qui ne veulent pas sortir bredouille dans le second partage de l’Afrique après celle de 1884-1885.

Par la faute de certains politiciens véreux qui n’ont d’autres objectifs que leur propre confort et leurs privilèges, nous avons la corde au cou avec la France, les chaines aux pieds avec la communauté dite internationale dont les intérêts se confondent avec ceux de la France. C’est pourquoi Emmanuel Macron se croit tout permis, y compris intimer l’ordre aux dirigeants de pays qui s’estiment souverains à venir clarifier leur position chez lui à PAU. C’est le comble de l’humiliation à l’égard de ces dirigeants, surtout celui du Mali après le dédain manifesté à son égard lors de la cérémonie d’hommage (02 décembre 2018) des 13 soldats de Barkhane tués au Mali. Par cette convocation, le président français espère redorer son blason en se présentant à ses adversaires russes et chinois comme le chef suprême des armées des pays du G5-Sahel.

43 ans pour conquérir le Soudan et 18 ans pour le pacifier, soit 61 ans au total pour parvenir à ses fins. Voilà l’immense effort fourni par la France pour avoir la mainmise sur nos matières premières. Le Mali en tant que pays souverain n’a vécu que pendant 8 ans seulement. De 1968 à nos jours, la France ne fait que renforcer sa présence militaire et économique chez nous. Si nous ne nous battons pas intelligemment, courageusement et avec constance nos enfants et nos petits-enfants hériteront de nous un pays 100% recolonisé dont les ressources exploitées profiteront uniquement aux enfants d’autrui. Les « résistants soudanais » n’ont jamais démérité en terme de courage, ni d’intelligence. Ce qui leur a manqué et qui, malheureusement, nous manque encore aujourd’hui c’est la conscience de l’impérieuse nécessité de s’unir face à un adversaire commun.

Le peuple souverain du Mali est conscient et disponible pour libérer les 3/4 du pays de la présence des bandits narcotrafiquants armés mais ce qui lui manque, c’est l’apport des intellectuels, des cadres politiques et administratifs, des militaires hauts gradés et des hommes de culture en termes d’organisation, d’éducation et de mobilisation dans son combat contre les ennemis internes d’une part et les forces prédatrices de recolonisation politique et économique d’autre part. En effet, ce sont nos décideurs politiques, tournés vers eux-mêmes et sans souffle vivifiant, qui permettent aux ennemis extérieurs de transformer les fissures de notre société en brèches pour entrer et prendre la forteresse Mali. Le Mal malien est d’abord interne à notre pays. Ce Mal s’appelle inconscience et inconsistance patriotiques. Si notre peuple est organisé et mobilisé sur sa devise « Un Peuple-Un But-Une Foi », les puissances extérieures renonceront à leur projet de partition du pays. Hélas ! Nous avons encore du chemin à parcourir car il existe beaucoup d’opérateurs économiques, de cadres politiques et de hauts gradés de l’armée qui ont des intérêts économiques ou financiers privés dans le chaos actuel et qui feront tout pour saper le moral de nos militaires et des citoyens patriotes engagés pour le sauvetage du navire Mali.

Emmanuel Macron a été formé avec l’argent du contribuable français et ce sont les citoyens français qui l’ont élu président de la République. Nous ne pouvons pas lui en vouloir de défendre les intérêts diplomatiques, économiques et financiers de son pays alors que nous sommes incapables de nous unir pour défendre les nôtres.

Le temps du paternalisme est révolu et les dirigeants français n’ont aucun intérêt à négliger les aspirations profondes du peuple malien ou à envisager la violence comme seule alternative pour se maintenir dans ce pays. Ils auront plus à perdre qu’à gagner en voulant museler le peuple meurtri et en faisant usage de la force. Après 164 ans d’histoire commune, le peuple malien est loin d’être antifrançais, mais il reste fidèle à ses valeurs d’honneur et de dignité. Je crois savoir que les Français seront assez intelligents pour faire le bon choix après la démission d’IBK afin que le peuple M5-RFP ne redescende pas encore dans la rue.

Il est important de rappeler qu’au Mali, les acteurs majeurs pour une véritable sortie de crise sont désormais les mouvements armés et leurs suppôts occidentaux, le CNSP et le M5-RFP. En dehors de ces trois entités, le reste n’est que du pipo!

Sambou Sissoko

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