Haïti : Des manifestants réclament la destitution du président Jovenel Moise
La capitale haïtienne ainsi que de nombreuses grandes villes ont vibré ce dimanche sous des manifestations dénonçant la mauvaise gestion du pays et la recrudescence de la corruption. Le nombre des victimes s’alourdit et les manifestants réclament la destitution du président Jovenel Moise.
De nombreux magasins et stations d’essence ont été fermés, les déplacements entre certaines villes entravés à cause du blocage des routes avec des voitures, des pierres et d’autres gros objets, par des manifestants dans des villes de Jacmel, Cap-Haïtien, Saint-Marc et Gonaive. « Nous exigeons que tous ces fonds (publics) dilapidés soient jugés et punis, que leurs avoirs soient saisis et remis à l’État pour des projets de développement sérieux, et que le président démissionne et se rende », a déclaré Velina Charlier, leader de la manifestation qui s’est dressée contre la dégénérescence de la corruption à Haïti. Après l’élaboration d’un volumineux rapport la semaine dernière, des juges de la Haute Cour des comptes ont accusé Moise d’être « stratagème de détournement de fonds » ayant détourné l’argent du Venezuela destiné à la réparation des routes .Des manifestants composés essentiellement de la société civile, des partis politiques, de groupes religieux et même d’organisations communautaires se sont levés pour demander une enquête plus approfondie sur le sort des fonds résultants des expéditions subventionnées de pétrole en provenance du Venezuela dans le cadre du programme Petrocaribe. Un programme d’aide au Venezuela qui souffre d’allégations de corruption depuis sa création en 2008. Le scandale a donné lieu selon AFP à des enquêtes parlementaires en 2016 et 2017, et des protestations publiques ont incité la Haute cour des comptes à examiner comment les administrations vénézuéliennes dépensaient 1,6 milliard de dollars en fonds vénézuéliens. Les manifestations ne faiblissent pas dans les rues. La police a érigé des barricades près du palais présidentiel et a tiré des gaz lacrymogènes pour chasser les manifestants qui tentaient de les violer. Michael-Ange Jeunes, un porte-parole de la police, a déclaré selon AFP et France 24 que des coups de feu avaient causé des morts et blessé quatre personnes. Il a ajouté qu’un policier avait également été blessé par un jet de pierre.
À noter qu’au moins sept Haïtiens sont morts lors de violentes manifestations en février qui ont entraîné la chute du gouvernement.
ISSA DJIGUIBA
Source : LE PAYS