Art & Culture

Kouroukanfouga : Quelle est sa définition et son histoire ?

Kouroukanfouga en langue mandingue veut dire clairière se trouvent au-dessus de la montagne. Où se trouve Kouroukanfouga ? Il est à Sibi en République du Mali à une cinquantaine de kilomètres de Bamako, sur la route de la Guinée. Il est au Mont Mandingue, à l’ouest de l’Arche de Kamandjan Camara.

Historique:

Le Roi de Sosso, Soumaworo Kanté a détruit la capitale Niany du Grand Roi Niany, Massakara Camara, fils du Roi Massakaridjata, fils du Roi Massadjouran, fils du Roi Massalliran, fils du Roi Massadjouran, Chef des douze chefs guerriers de Wangara (Wangara) venus de la tribu Kagoro venus du Wagadu pour conquérir le Mandé.  Après la dure victoire sur les quarante-quatre villages pygmées du Wanda, ils prirent le nom de Camara.

Les treize chefs de guerres du Mandé sont restés douze ans sous l’oppression du stratège Roi de Sosso, Soumaworo Kanté, qui venait avec le surnombre pour détruire le village qu’il voulait puis se retirait chez-lui.

Ne supportant pas cette humiliation, Kamandjan Camara, Roi de Sibi invita les rois mandingues à Sibi. Les confidences ne se font pas en présence des femmes et des enfants. Ils se retiraient à Kouroukanfouga, à l’ouest de l’Arche de Kamandjan Camara et y prenaient les décisions et élaborèrent des stratégies pour la libération du Mandé.

Ils y consultaient les oracles et fraisèrent des sacrifices. Ainsi le “Komo”(fétiche) de Kirina a déclaré que le pouvoir de Soumaworo Kante prendra fin sur le Mandé lorsque Soumaworo rentrera à Kirina. Un autre signe indiqua que Sogolondjata (Soundiata) sera parmi eux pendant la victoire du Mandé. Sa famille est allée le chercher à Mema chez les Tounkara où il était en exil avec sa maman, sa sœur et son demi-frère Mandé Boucary adopté par sa maman après le décès de Namandy Camara troisième épouse du père de Sogolondjata. Soundiata et son père sont tous nés à Niany près de Sibi chez Niany Massakara Camara à une quinzaine de kilomètres de Sibi. Son père était l’organisateur principal de la ville en son privilège d’enfant de la sœur Nare.

Les sacrifices se faisaient à Kirikourou non loin de Niany car, les génies des montagnes et des points d’eau sont les plus puissants.

La bataille de la plaine du Sindougou à Kirina       

Le Sindougou est l’espace mandingue  compris entre le Mont Mandingue à Sibi et Baly (actuelle Bancoumana au bord du fleuve). C’est la ligne de front, le bouclier mandingue contre les envahisseurs et la ligne de percée du Mandé dans le territoire Bamanan. Soumaworo Kante ne s’attendait pas à une alliance mandingue et voulait détruire Sibi. Les treize chefs de guerres, sous la direction de Kamandjan Camara s’étaient répartis en deux fronts d’attaques. Le front Nord et centre de Kamandjan et le front Sud de Wanafran Camara. C’est leur terrain et les autres Rois étaient venus les renforcer face au rouleau compresseur du Roi de Sosso. Soumaworo ayant passé la nuit à Kirina a lancé tôt ses troupes en direction de Sibi. Elles ont rencontré pour la première fois des guerriers plus puissants et plus nombreux. Au moment où il a envoyé le renfort, le front Sud était déjà aux portes de Kirina. Voyant sa défaite, il a fui avec Sosso Balla en direction de Koulikoro  aux environs de dix heures. Fakoly et Sogolondjata se lancèrent à leur poursuite. Les autres Rois ont continué la guerre jusqu’à l’extermination totale des guerriers de Soumaworo dans l’après-midi à Kirina. Les troupes mandingues sur leur terrain recevaient de l’eau des femmes et des enfants. Les ennemis étaient fatigués et ne tenaient plus devant des adversaires plus nombreux. Manier les flèches et le sabre du matin au soir demande vraiment de l’endurance. Au retour des troupes victorieuses dans l’après-midi, les femmes et les enfants les ont accueillies par l’hymne de Kamandjan Camara qui continue à être chanté au début de toutes les grandes manifestations dans le Mandé. Tous ceux qui n’étaient pas venus étaient considérés comme morts. C’est hymne de la victoire des chefs de guerres du Mandé sur Soumananworo Kante. Les troupes victorieuses se sont lancées en direction de la capitale de Soumaworo avant qu’il se prépare pour la vengeance. Elles continuèrent avec Fakoly et Sogolondjata qui étaient sur le Nianakoulou de Koulikoro guettant la sortie de Soumaworo de la grotte. Après leur retour, Kamandjan invita tous les grands chefs à Kouroukanfouga le neuf du mois lunaire pour un pacte d’alliance. Les réunions ont débuté le dix du mois lunaire, Ils en profitèrent pour élaborer la charte de Kouroukanfouga. Ils finirent le quatorze du mois lunaire. C’est ce jour que les six Chefs de guerres peuls venus de Massa Makan arrivèrent ils continuèrent le seizième jour sur  Tagan derrière le fleuve Sankarany sous la direction de Fakoly. Certains noms de grands Rois comme Touramagan cités par les griots étaient représenté par Massa Traoré. Fakoly qui combattait dans le front du Sud avec Wanafran était là, Sogolondjata qui était au front Sud avec son ami d’enfance Wanafran était là. Lorsque Kamandjan Camara après nomination de Sogolondjata pour la gestion de la charte, le fait prêter serment sur le fétiche. Puis Kamandjan a planté sa sagaie pour adhésion à l’application de la charte par Sogolondjata. Trois rois ont planté la  leur d’une manière différente des autres. Ils sont : Les Rois Kankoro Tounkara venu de Maima,  Sembe Cissé venu du Wagadou, et Bobo Saissououlou ont planté leur sagaie pour leur manière de collaborer avec le Mandé, mais pas pour la charte. Ils n’ont pas reconnu la nomination de Sogolondjata. Durant toutes les assises tout a été dit en mandingue. Il n’y a eu aucun bonjour, aucun salam alecoum. Tout ce qui a été dit a été compris de tous. Sogolondjata Konate prend un nom de louange de Soundiata Keita et devient le premier Keita. Il fut incontestablement le plus grand organisateurs du Mandé. Son corps repose dans un puits de Dagadjala sur lequel tous les sept ans ses descendants de Niany actuelle Guinée et de Manicoura Mali près du barrage de Selingue immolent un taureau tous les sept ans. Kankou Moussa l’enfant de son demi-frère Mandé Boucary pendant le trajet de son pèlerinage a fait rayonner le nom du Mandé dans le monde entier. Nous, Camara, grands guerriers mais mauvais organisateurs sommes fiers de la gestion de nos neveux sur terre mandingue de l’antiquité à nos jours car leurs fierté les rendent grands défenseurs du Mandé et n’ont aucun complexe devant qui que ce soit. Samory Touré, Sékou Touré, Modibo Keita, Lassana Konte, Moussa Traoré, et Alpha Condé en sont de vraies illustrations. À partir du Grand Sacrifice international des Camara à Sibi, de nous impliquer dans la gestion pour renforcer les pouvoirs de l’espace mandingue. Les anciens comportements doivent laisser place à l’édification du pays. Ne plus cacher les vestiges et dire toute la vérité de notre histoire comme le faisaient nos ancêtres et non laisser la place à la légende de certains nouveaux écrivains inventant des empereurs sans Empire dans notre espace. Nous refuserons de nous taire comme nos aînés, car notre silence est en train de nous détruire. Étant les plus nombreux, notre silence finira par nuire les autres lignées de grands chefs de guerres qui nous respectent et nous observent.

Aliou Camara, cheminot à la retraite

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.