Leadership, féminisme et communication des femmes pour la promotion de leurs droits : AFLED et ses partenaires renforcent les capacités d’une trentaine de féministes
En partenariat avec CECI, l’Association Femmes Leadership et Développement Durable(AFLED) a initié, le vendredi 8 octobre, un atelier de formation pour des féministes (30 Bamakoises). Ledit évènement, tenu à l’enceinte de la maison de la femme sise à Sabalibougou (Bamako), avait pour but de renforcer les capacités des participantes sur le leadership, le féminisme, et la communication des femmes à travers des débats radiophoniques et de télévisons, pour la promotion de leurs droits.
C’est sous l’égide du coordinateur Drissa Nianilé, membre de l’AFLED, que les travaux de l’ouverture dudit atelier ont démarré. Ainsi, dans un document soumis à la presse, il ressort que l’Association Femmes Leadership et Développement Durable est une organisation féministe créée en 2010. Elle a pour mission de protéger, de renforcer la femme, la jeune fille, voire de promouvoir leur épanouissement. L’organisation féministe a, suivant le document, pour mission de promouvoir la participation des jeunes femmes et filles dans la promotion de leurs droits. Ce, pour qu’elles deviennent les actrices du développement durable au Mali, explique-t-on. Pour alors mener à bien ces missions, cet atelier de formation a été organisé par AFLED, en partenariat avec le Centre d’Etudes et de Coopération Internationale(C.E.C.I). Un atelier qui, souligne-t-on, s’inscrit dans le cadre du projet « voix et leadership des femmes au Mali (VLF-Musoya) ». Dans son discours d’ouverture, Drissa Niankilé, coordinateur du projet « voix et leadership des femmes au Mali » a rappelé que cet atelier vise à renforcer les capacités des féministes sur le leadership, le féminisme, les techniques de communication et de discussions. Cela, pour qu’elles réalisent des débats TV et radios sur la défense de leurs droits. Aux dires du coordinateur, cela est la troisième fois que l’AFLED organise une telle séance de formations pour les jeunes femmes. D’où ces expressions : « Via cet atelier, il s’agit concrètement de renforcer les capacités des féministes que nous avons mis en place dans le cadre de ce projet, pour qu’elles puissent communiquer dans le cadre de la défense de leurs droits ».Par cette formation, il s’agira aussi, a-t-il ajouté, de faire en sorte que ces participantes soient capables de défendre les causes des femmes en matière de violences basées sur le genre ; de promotion des droits de femmes ; du leadership… Sur le féminisme au Mali, Drissa Niankilé reconnait que « les efforts sont certes fournis de part et d’autre, mais beaucoup restent à faire ».D’après lui, les violences basées sur le genre(VBG) montent en crescendo. À cela s’ajoute le féminisme qui rencontre beaucoup d’obstacles structurels ; institutionnels et socio-politiques au Mali, déplore le responsable qu’extériorise : « C’est vrai que les autorités sont à pied-œuvre, mais il est important que les efforts soient encore amplifiés, pour que le féminisme soit encore une réalité au Mali ».
Pour sa part, la formatrice Aïssata Bocoum regrette que le concept du féminisme ne soit pas beaucoup évolué au Mali. La spécialiste dit constater que les gens ont tendance à comprendre le féminisme d’une autre manière. « Parce qu’ils pensent que le féministe est celui qui est là pour remonter les femmes contre les hommes. Il y a des gens qui, argue Mme Bocoum, estiment que le féministe est celle ou celui qui déteste les hommes, alors que ça n’a rien à voir avec cela ». Le féminisme consiste à amener les gens à comprendre l’égalité entre l’homme et la femme, soutient Aïssata. Pour elle, l’homme et la femme sont complémentaires, donc doivent avoir les mêmes droits et devoirs. Parlant de leadership féminin, elle rappelle que ce concept doit permettre aux femmes de s’afficher et de s’imposer à travers le respect de leurs droits. En faisant leurs devoirs, les femmes doivent aussi réclamer leurs droits, selon sa philosophie. En tant que participante, Dembélé Safiatou de « Kati24 » se dit satisfaite à 95% des formations dispensées par l’AFLED. Lesquelles lui ont permis d’être outillée sur beaucoup de choses, et notamment sur les VBG et les droits des femmes, a-t-elle témoigné.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS