Les examens de fin d’année : Entre folie de la réussite et désir de richesse
Nous sommes au seuil des examens de fin d’année (DEF, Baccalauréat, BT, IFM, etc.). Le stress gagne les parents d’élèves aussi bien que les candidats. Chacun cherche les moyens de sa politique. Ce qui conduit la plupart à être son propre fossoyeur.
Réussir dans le moindre effort. Telle est la politique en vogue à l’approche des examens de fin d’année. Au seuil de ces examens, les candidats ainsi que les parents d’élèves, chacun pensant que les préparatifs se font en un clin d’œil, se livrent à une course à la montre. Au lieu d’encourager les enfants à s’accrocher à leurs cahiers pour les révisions, ils sont entrainés chez les marabouts ou les géomanciens, dans l’optique de leur trouver un remède magique susceptible de leur faire réussir l’examen sans trop d’efforts.
Dans un billet publié sur la plateforme commune de blogging au Mali, Benbere, on peut lire cette petite histoire de Amadou Fomba, un candidat au DEF, qui se rend, sous l’impulsion de ses parents, chez un géomancien pour se faire « un stylo magique » : « Le géomancien m’a dit que je dois être la seule personne à écrire avec le stylo. Aucune autre personne ne doit y toucher. Pourtant, j’ai échoué à mon examen. Depuis, je ne fais plus confiance à ce genre de pratiques ».
En effet, durant cette période, les candidats aussi bien que d’autres individus développent des techniques. Les uns pour réussir ou faire réussir à l’examen, les autres pour s’enrichir. Les marabouts et les géomanciens sont ceux qui se livrent à cette dernière option en promettant à leurs clients l’impossible.
Ce n’est pas le seul aspect, au niveau des administrations chargées de la préparation des examens et des directeurs d’écoles privées, des approches sont également développées. Si le choix des centres d’examens se fait de façon « technique et sociale », selon le directeur du Centre d’animation pédagogique de Kalaban-Coro, M. Abdoulaye Koné, il faut souffrir que ce critère de répartition ne soit pas toujours respecté. Pourquoi ? Parce que des directeurs d’école, en quête de la popularité, soutirent des sommes aux parents d’élèves dans l’optique de négocier des centres convenables pour leurs candidats. Des négociations qui se font malheureusement à la barbe des DCAP par leur conseiller à l’orientation (CO). À quoi bon de négocier des centres ? Pour corrompre, le jour de l’examen, les surveillants ainsi que les présidents de centre afin que les sujets corrigés puissent circuler comme des cacahouètes.
Au niveau du ministère en charge de l’Education, voire du Centre national des examens et concours, la pratique n’est pas, forcément, différente. C’est ce qui explique, en grande partie, les fuites massives que nous constatons lors de ces évaluations finales.
Des pratiques de marchandage qui ne peuvent que compromettre l’excellence dans le secteur éducatif et par ricochet dans tout le pays. La médiocrité est ainsi cultivée à cause de la poursuite d’intérêts personnels. Des situations malencontreusement qui ne font que préparer les jeunes générations à la corruption.
Fousseni TOGOLA
Source : LE PAYS