POINT DE VUE

L’INTERVENTION RUSSE AU SAHEL : Évaluation des risques en 8 points

L’option d’une intervention russe dans le sahel même si elle paraît souhaitable est aussi risquée. Si on s’appuie sur le succès de l’intervention russe en Syrie sans comprendre tous les contours, on risquerait de déplacer le problème sans le résoudre. Evaluons les risques en huit(8) points :

Primo, une intervention russe n’est pas distincte de l’intervention occidentale actuelle (Barkhane). C’est une colonisation déguisée par des terminologies subtiles et variées aux effets psychologiques très puissants. Secundo, une intervention russe ne se fera pas gratuitement, chaque munition, chaque bombe, chaque roquette, chaque vol des avions de chasse, l’appui logistique aux forces armées nationales sera facturé. Tertio, l’armée Russe n’interviendra pas directement au sahel comme elle ne l’a pas fait en Syrie. L’intervention russe en Syrie était menée par une armée privée russe spécialisée dans le mercenariat (les Wagner).

Quatrièmement, le succès de Wagner en Syrie n’est pas forcément un indicateur pertinent pouvant justifier un éventuel succès au sahel. Cinquièmement, la guerre en Syrie répondait presque aux normes d’une guerre conventionnelle car les ennemies se connaissaient et savaient les positions tenues par chaque camp. Sixièmement, la guerre au sahel est très complexe, l’ennemi n’est pas en face, sa position n’est pas connue. Les risques de dommages collatéraux sont très élevés avec le mercenariat qui ne distinguera pas le terroriste du berger peulh ou du cultivateur dogon.

Septièmement, l’intérêt qui peut motiver la Russie à intervenir dans le sahel est le même qui justifie la présence de Barkhane sur notre territoire : Une mainmise ou un contrôle des richesses du sahel comme le fait actuellement Barkhane. Et en fin huitièmement, l’intervention russe présente également le risque d’une balkanisation de nos territoires par les forces qui s’y trouveront c’est à dire un nouveau partage des frontières entre la France, ses alliés et la Russie car Barkhane y est déjà et a certainement investi plusieurs milliards d’euros.

Les pistes de solution

Exigeons l’intervention d’une force conjointe essentiellement Africaine soutenue financièrement et matériellement par des bailleurs africains et des bonnes volontés d’ailleurs.

Soyons des responsables et trouvons des solutions locales à nos problèmes plutôt que d’accuser l’autre et au même moment exiger qu’il nous sauve. Paradoxal non !

L’œil d’Horus

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