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Pour lancer le plan d’urgence pour le journalisme afghan : Le RSF demande une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU

Près d’une semaine après la chute de Kaboul, le Reporters sans frontières demande au conseil de sécurité de l’ONU de tenir une réunion sur la situation des journalistes et des médias dans le pays afin d’élaborer un plan d’urgence pour le journalisme afghan. Les talibans ont repris le pouvoir le 15 août dernier.

À la suite de la chute de Kaboul le week-end dernier, le Reporters sans frontières demande au Conseil de sécurité de l’ONU, la tenue d’une réunion pour l’élaboration d’un Plan d’urgence pour le journalisme afghan. Souciée de la sécurité des journalistes, l’instance en charge de défendre les droits de la presse sollicite le Conseil de sécurité des Nations Unies, se référant des résolutions 1738 et 2222 sur la protection des journalistes adoptées respectivement en 2006 en 2015, à la convocation urgente d’une réunion sur la situation des journalistes.

« Le conseil de sécurité à travers ces résolutions, peut aujourd’hui contribuer de façon décisive à assurer la protection des journalistes et des médias en Afghanistan », lit-on dans un article de RSF publié sur son site. L’instance poursuit, déclarant, « seule une réponse concertée des États peut relever le terrible défi auquel sont confrontés aujourd’hui les journalistes et les collaborateurs de médias afghans ».

Compte tenu de « l’urgence » de la situation et les « règles » du Conseil, les reporters sans frontières estime qu’une « réunion informelle et non prévue par les règles de travail de l’ONU), serait la solution la plus appropriée ». selon l’instance, ce type de réunion appelé, « formule arria », qui ouvre la discussion à des États, à des protagonistes et à des experts, « permettrait aux États présents de recevoir des informations de première main de la part des acteurs directement concernés dont RSF fait partie ».

Pour le RSF, cette réunion, réunissant les organisations de la Société civile, des dirigeants de médias et des journalistes afghans, pourrait « permettre de jeter la première pierre d’un “Plan d’urgence pour le journalisme afghan ». Elle permettrait aussi de garantir la sécurité et la protection des journalistes afghans et des médias où qu’ils se trouvent. L’aide à l’exil pour les journalistes qui en font la demande, en particulier la simplification des procédures d’obtention de visas et la prise en charge de leurs frais de voyage. Ensuite la constitution d’un fonds qui permettra de financer les besoins immédiats des journalistes et des médias afghans, où qu’ils se trouvent, la coordination et la concertation pour la pérennité des médias afghans, et leur éventuel transfert à l’étranger, y compris dans des pays frontaliers ainsi qu’au soutien à des organisations afghanes telles le Centre pour la protection des femmes journalistes afghanes (CPAWJ) et le Comité pour la sécurité des journalistes afghans (AJSC).

Cependant l’organisation s’attriste de la cessation des activités des médias et la fuite des milliers du pays, ces dernières semaines. « Ceux qui continuent de fonctionner travaillent selon les conditions fixées par les nouveaux maîtres du pays. Les Talibans se sont engagés auprès de RSF puis lors de leur conférence de presse, affirmant qu’ils respecteraient la liberté de la presse. Ces engagements ne peuvent être reçus bien entendu qu’avec le plus grand scepticisme », a déploré RSF.

À noter que l’Afghanistan se situait à la 122e place sur 180 pays, lors de de la publication de l’édition 2021 du classement mondial de la liberté de la presse de RSF.

Ibrahim Djitteye

Source : LE PAYS

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