Répression de la marche du 11 mars : Les syndicats enseignants exigent « la libération immédiate de leurs camarades » enfermés
Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 ont animé une conférence de presse ce jeudi 12 mars 2020 à la Maison de l’enseignant, à Bamako. Ordre du jour : les clarifications sur la répression de leur marche du 11 mars dernier.
Donner des informations claires et précises à l’opinion nationale sur la marche du mercredi 11 mars et exiger la libération de leurs camarades arrêtés étaient le but de la conférence de presse animée par les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016.
Déroulant le film de la marche réprimée du mercredi dernier, Adama Fomba, porte-parole de la synergie syndicale, a fait comprendre qu’une correspondance a été adressée au maire de la commune III du district de Bamako. Dans ladite lettre laquelle les syndicats n’ont reçu aucune réponse, dit-il, l’itinéraire de la marche « était bien indiqué » ; elle devrait prendre fin au monument de la paix, près de la cité administrative.
Les syndicats s’indignent du fait que les forces de l’ordre se trouvaient en possession d’une autre correspondance limitant la marche au monument de l’indépendance. À leurs dires, ils ne savent rien sur la provenance de cette lettre qu’ils n’ont jamais reçu.
Les syndicats déplorent la « répression violente » de cette marche. À en le porte-parole, le bilan est de sept personnes arrêtées. Elles ont toutes été « maltraitées et humiliées au niveau du monument de l’indépendance », a-t-il souligné avant de préciser que trois parents d’élèves ont également été arrêtés. Parlant des blessés, le porte-parole indique que trois personnes ont été grièvement blessées. À en croire Adama Fomba, en plus de ces trois blessés graves, il y a eu également plusieurs blessés légers. Tous les blessés ont reçu des soins avant d’être libérés, fait-il savoir.
Selon Adama Fomba, des démarches sont en cours pour la libération des personnes arrêtées. Au moment où nous mettions cet article sous presse, les enseignants arrêtés se trouvaient face du procureur de la commune III en compagnie de leurs avocats afin d’obtenir « rapidement leur libération ».
À noter que plusieurs avocats du Barreau malien se sont portés volontaires à accompagner les enseignants pour la libération de leurs camarades ; se félicitent les syndicats enseignants.
Toutefois, si ces démarches n’aboutissent pas, avertit M. Fomba, des actions de grande envergure seront entreprises dans les jours à venir. À ce titre, précise-t-il, « toutes les actions sont envisageables ».
Cependant, les syndicats « exigent la libération immédiate » de leurs camarades arrêtés et rappellent que les enseignants du Mali ne demandent rien d’autre que l’application d’une loi : l’article 39 de leur Statut. « Le gouvernement est dans une logique de violation des textes. Cette violation des lois est un mauvais modèle que le Mali s’apprête à léguer aux générations futures », déplore le porte-parole de la synergie syndicale. Quant à la couleur de l’année, « seule Boubou Cissé peut répondre à cette question ».
Togola
Source : LE PAYS