Santé publique : le gouvernement s’engage pour la lutte contre le paludisme au Mali
Dans le cadre de la 15ème édition de la Journée mondiale couplée à la Semaine nationale de lutte contre le paludisme, la ministre de la Santé et du Développement social, Mme Diéminatou Sangaré a donné le ton des activités de lutte contre le paludisme. C’était ce lundi 25 avril 2022 sur le ‘’Chaba terrain’’ de Lafiabougou, dans le district de Bamako. Le thème retenu cette année est : « Innover pour réduire la charge du paludisme et sauver des vies ».
Tout en saluant et remerciant le Fonds Mondial qui vient d’accorder au Mali une nouvelle subvention de 49 milliards de FCFA en vue d’accélérer la réduction du palu ainsi que son élimination d’ici à l’horizon 2030, Mme Diéminatou Sangaré a promis de fournir des efforts complémentaires dans la prévention, la détection et le traitement du paludisme surtout en faveur des groupes vulnérables. À cette occasion, la ministre a évoqué les bienfaits de l’initiative du Président américain, M. Joe Biden pour la lutte contre le paludisme (USAID/PMI) dont le montant annoncé s’élève à 12, 5 milliards de FCFA. Selon elle, la campagne « zéro palu, je m’engage » dans le but de mobiliser plus de ressources en faveur de la lutte contre le paludisme. Une lutte qui a été lancée au mois de novembre 2021. « Le gouvernement du Mali, avec l’appui de ses partenaires est actuellement en train de se positionner parmi les premiers pays candidats pour implémenter le vaccin antipaludique RTS/ASO1 à une large échelle. En rapport avec le thème de cette année, des innovations à travers les outils de la nouvelle technologie doivent être utilisées pour renforcer la communication pour le changement de comportement », édifie la ministre.
Pour sa part, le représentant de l’Organisation mondiale de la Santé au Mali (OMS), Jean Pierre Baptiste a souligné que la mise en œuvre du Plan stratégique national 2022-2024 prend en compte plusieurs aspects dont la stratégie HBHI et l’utilisation des données de la stratification du paludisme au Mali. Ces points permettront selon lui de suppléer, tant soit peu, à l’amenuisement des ressources dans la lutte contre le paludisme. Cela, tant sur le plan international que national. « Ensemble, nous devons passer de la perception du paludisme en tant que problème de santé à la compréhension de cette maladie en tant que menace pour le développement socioéconomique devant faire l’objet d’une réponse multisectorielle », a-t-il affirmé. Puis d’ajouter : « Par l’innovation et la gestion drastique des ressources destinées à la lutte contre le paludisme, nous pouvons, en commun, assurer la prospérité des sociétés, des économies et des personnes en Afrique en général, et au Mali en particulier ».
Tout en saluant les efforts du Mali, l’Ambassadeur des Etats Unis d’Amérique au Mali, Dennis B. Hankins trouve qu’ils peuvent compter sur le Mali dans la lutte contre le paludisme grâce aux engagements pris par les autorités. « Le Mali est leaders en Afrique dans la recherche biomédicale », a-t-il indiqué, avant d’ajouter que les Etats unis continueront à accompagner le Mali dans la lutte contre le paludisme. Se fiant au Système Local d’Information Sanitaire (SLIS 2021) au Mali, le paludisme constitue le premier motif de consultation dans les établissements de santé avec 34%. Ainsi, il ressort des données que 3. 204. 275 cas enregistrés s’avèrent être du paludisme, dont 2. 156. 330 cas simples et 1. 047. 945 cas graves avec malheureusement 1. 480 décès. Et sur le plan économique, le paludisme affecte la croissance économique annuelle du Mali d’environ 1,3%.
Aïda Beïdy Soumaré