Alger : Tebboune exige de Paris le respect Totale de l’Etat algérien
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a déclaré ce dimanche 10 octobre, dans une interview accordée aux médias locaux, que le retour de son ambassadeur en France était conditionné à ce que paris montre son total « respect envers Alger », rapporte la chaîne d’information Ennahar.
Le président algérien a annoncé le 02 octobre dernier, le rappel de son ambassadeur à Paris, Mohamed Antar-Daoud, après la diffusion par le monde de propos attribués à Emmanuel Macron, qui aurait estimé que l’Algérie s’est construite depuis son indépendance sur une rente mémorielle entretenue par le système politico-militaire au pouvoir à Alger. Cependant, « le retour de l’ambassadeur d’Algérie en France est conditionné par le respect total de l’État Algérien, on oublie qu’elle a été un jour une colonie française. L’Histoire ne doit pas être falsifiée », a déclaré le président Tebboune à des médias algériens, lors de sa première déclaration publique en réaction aux propos du président français. Interrogé dans le but de savoir si la fermeture de l’espace aérien aux appareils militaires français est définitive, Abdelmadjid Tebboune a expliqué que dans les relations diplomatiques, il n’y a rien d’irréversible. Mais actuellement « nous sommes agressés dans notre chair, notre histoire, dans nos martyrs, nous nous défendons comme nous pouvons », a-t-il déclaré, propos recueillis avec FRANCE24. L’Etat est débout avec tous ses piliers, avec sa puissance, celle de son armée et son vaillant peuple, a-t-il ajouté. Il a aussi souligné à propos de l’histoire algérienne et de la colonisation française, « qu’on ne peut pas faire comme si de rien n’était. Pour le reste, il s’agit de leurs affaires internes », annonce une fois de plus dans une allusion à de possibles visées électoralistes des propos critiques d’Emmanuel Macron. De ce fait, beaucoup de commentateurs algériens avaient interprété les propos du président Macron comme ayant un objectif électoraliste, à l’approche de la présidentielle d’avril 2022. Les politiques en France sont en pleine campagne, avait déclaré à l’Agence France-Presse, Hassen Kacimi, expert algérien en question migratoires. D’autres experts comme Hasni Abidi, directeur du centre d’études Cermam à Genève (Suisse), évoquent plutôt une déception du président français face au retour peu enthousiaste d’Alger à son chantier de reconnaissance mémorielle. Paris espérait trouver un terrain d’entente autour d’un rapport remis à Emmanuel Macron par l’historien français Benjamin Stora. Par ailleurs, Abdelmadjid Tebboune a rappelé que l’Algérie ne réclame pas de la repentance mais une reconnaissance des crimes perpétrés en 130 ans de colonisation française. Toutefois le président Algérien a accusé dimanche soir le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin d’avoir mentis sur le nombre d’immigrés clandestins algériens à refouler depuis la France. « Il n’y a jamais eu 7000 Algériens à expulser, la France a évoqué avec nous plus de 94 Algériens. Jamais il y’a eu de 7000 », a déclaré Abdelmadjid Tebboune, dans un entretien avec plusieurs médias algériens.
Mariam Guindo, Stagiaire
Source : LE PAYS