POINT DE VUE

Ex-ambassadeur Souleymane Koné, sur le covid-19 : « Il faut fermer les mosquées, arrêter le cortège des mariages et annuler les élections »

L’ex-ambassadeur du Mali à Nouakchott, Souleymane Koné, non moins politicien, s’est prononcé sur les mesures gouvernementales prises dans le cadre de la prévention et de la lutte contre la propagation du covid 19 au Mali. Vu le nombre de morts d’hommes enregistrés dans les autres pays, voire la menace qui prédomine de plus en plus, Souleymane Koné exprime son désarroi par rapport à ce qui se passe au Mali.

En sa qualité de l’ex-ambassadeur du Mali à Nouakchott, Souleymane Koné nous a fait part de ses préoccupations par rapport aux mesures adoptées par le gouvernement dans la lutte contre le covid 19. Il tient à souligner que les mesures de précaution adoptées par le gouvernement vont dans le bon sens. Seulement, dit-il, il faudra que les gens respectent ces mesures. Cela, pour la simple raison que le Mali est un pays très fragile. 

« Par rapport à nos mobilités, nos vies et coutumes, il y a de ces mesures quand elles sont imposées, les gens ont du mal à comprendre. Mais lorsqu’on mesure la profondeur de cette crise sanitaire, il est bon que les Maliens appliquent ces mesures de prévention du gouvernement », dira-t-il, sûr que beaucoup de choses restent à faire à présent. Selon lui, le gouvernement doit tout faire pour amener les religieux à fermer les moquées. « Je le dis très ouvertement, il faut fermer les moquées. Ce n’est pas parce qu’un cas n’est pas officiellement déclaré positif que l’épidémie n’est pas au Mali.

Nous connaissons nos faiblesses, et la manière dont le pays est géré. Il y a forcément des cas qui trainent », confie-t-il. Et le politicien Koné d’exprimer : « Je ne peux pas comprendre que le gouvernement autorise des grands rassemblements à travers les cortèges de mariages et dans les baptêmes ». Il n’en décolère pas et fait entendre : « Je ne peux pas comprendre aujourd’hui, et personne ne comprendra ni au Mali, ni à ailleurs que le gouvernement du Mali continue à organiser les législatives avec tous les cortèges de mobilisation qui se font autour des élections ». Pour Souleymane, il y a des mesures que le gouvernement aurait dû prendre, et des leçons à tirer sur ce qui se passe chez les autres. Ce qui, pour lui, ne peut pas être compris en cette période de l’épidémie du covid 19.

L’ex-ambassadeur estime que le gouvernement devrait procéder au confinement individuel des passagers du vol Air France au Mali atterrit à Bamako le vendredi 20 mars avec plus de 300 passagers qui ont été autorisés à rentrer chez eux après un test à l’aéroport. Conbvaincu que ces passagers venus de la France et d’autres pays touchés du virus ne s’auto confineront pas une fois à la maison, l’ex-ambassadeur prévient que si un parmi ces Maliens est contaminé, la propagation du virus est sans nul doute assurée.

Sur ce point, il estime que le gouvernement du Mali a totalement manqué de responsabilité, comme il continue de le faire dans l’organisation des élections. « Je l’ai dit, et je continuerais à le dire : il faut qu’on annule ces élections pour la sécurité collective et sanitaire des Maliens. Sur cette question, dit-il, le Premier ministre Boubou Cissé semble vouloir préférer la pression internationale à la sécurité des Maliens, ce qui n’est pas acceptable ». Tous les pays qui nous entourent aujourd’hui sont atteints du virus. Ce qui veut dire que notre pays peut être atteint à tout moment. Dans ce même contexte, comment le gouvernement lui-même peut créer les conditions de mobilisations et de regroupements via ces élections ? Aussi pense-t-il que le gouvernement doit amener les Maliens à changer de comportement. Ce qui l’amène à proposer l’organisation des marchés par le gouvernement et les mairies, et ce même s’il faut faire recours à la police qui veillera sur le respect des mesures de prévention. En clair, l’ex-ambassadeur du Mali argue : « Il faut fermer les mosquées, arrêter les cortèges de mariage, et annuler les élections pour la sécurité collective des Maliens ».

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS

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