Gestion de la crise au Pays Dogon : Le MOUVEMENT BAGUINE SO fustige « la prise de position » du gouverneur de la région de Mopti, le général Sidi Touré
Le Mouvement BAGUINE SO a tenu son 4e point de presse le dimanche dernier à la maison de la presse. L’occasion pour son président, Hamidou Djimdé de répliquer à certaines accusations contre le groupe d’autodéfense Danna Ambassagou et d’inviter le gouverneur de la région de Mopti à être impartial entre les communautés.
Le mouvement de Hamidou Djimdé ne compte pas se taire à chaque fois que les chasseurs de Danna Amassagou sont accusés. Dès à l’entame de ses propos, il a précisé que son mouvement, à travers ce point de presse, a souhaité dire sa part de vérité sur certaines « allégations mensongères » concernant la situation qui prévaut au Pays Dogon. «De nos jours, nous assistons à des sorties que nous qualifions de hasardeuses et impartiales par une certaine presse et par certains responsables chargés de la gestion de la situation sécuritaire », regrette-t-il avant de déplorer la publication d’un article dans le n° 3044 de « Jeune Afrique » qui, selon lui, contient assez de contre-vérités. Ce n’est pas tout, Hamidou Djimdé se plaint aussi de RFI qui aurait, selon lui, accusé Dannan Amassagou d’être l’auteur de l’attaque barbare de Heremakono dans la zone de Niono. « Quand bien même. Que nos amis de RFI comprennent que Niono est dans la région de Ségou donc ne faisant pas partie du Pays Dogon. Qu’ils comprennent également que tous les chasseurs ne sont pas des Dogons. Et que tous les porteurs de tenues de chasseurs ne sont pas forcément des chasseurs », laisse-t-il entendre.
Le Mouvement BAGUINE SO invite le gouverneur de la région de Mopti à être impartial dans la gestion de la crise
Hamidou Djimdé et ses collègues doutent de l’impartialité du gouverneur de la région dans la gestion de cette crise du centre. «Nous demandons à Monsieur le Gouverneur de la région de Mopti d’être impartial, car nous ne comprenons pas certaines de ses prises de position », déclare le président du mouvement BAGUINE SO qui déplore un communiqué du gouverneur Touré en date du 10 mai 2019 dans lequel il est écrit : « Le Gouverneur de la région de Mopti informe l’opinion publique nationale et internationale que depuis un certain temps la région de Mopti particulièrement les localités de Bandiagara et Bankass sont confrontées à une escalade inquiétante d’une nouvelle forme d’exécutions sommaires perpétrées par des individus habillés en tenues de « Donsos » parfois en présence des populations qui restent sans la moindre réaction ». Pour Hamidou Djimdé, à travers de tels propos, le gouverneur de la région de Mopti prend position en faveur d’un groupe. « Monsieur le Gouverneur, vous n’êtes pas sans le savoir qu’il y a eu des exécutions sommaires et des corps piégés à Gondogourou, Dounan, Derou Na, Banaye, Niangassagou, Toïkana, Okôrôkana, Saranbane, Mondoro, Pètaga, Tegrou, Bodel, j’en passe volontiers », rappelle-t-il pour dénoncer le silence du général Sidi Touré sur ces exécutions.
Les recommandations du Mouvement BAGUINE SO
Comme d’habitude, le mouvement de Hamidou Djimdé a fait plusieurs recommandations pour la sortie de la crise au pays dogon. Ces recommandations sont entre autres : le désarmement de tous les détenteurs illégaux d’armes de guerre ; prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils menacés par la violence communautaire, notamment en multipliant les patrouilles et en installant des postes de sécurité supplémentaires dans les zones vulnérables ; envisager de créer un programme de dédommagement pour les victimes civiles de la violence communautaire, et veiller à ce que ces dédommagements soient accordés de manière transparente, quelle que soit l’appartenance religieuse ou ethnique.
Boureima Guindo
Source : LE PAYS