MONDE

Soudan du Sud : la société civile réclame le départ de Salva Kiir et de Riek Machar

Pour demander le départ du président Salva Kiir et du vice-président Riek Machar, les sud-soudanais s’étaient donnés rendez-vous dans les rues à travers le pays. Mais cette manifestation a été avortée grâce à la coupure d’Internet et les quadrillages de toutes les rues de la capitale, Juba, par des forces spéciales de sécurité, patrouillant à bord de véhicules équipés, notamment de mitrailleuses afin de dissuader les manifestants antigouvernementaux.

Une dizaine des groupes de la société civile, réunis dans la Coalition du peuple pour l’action civile (PCCA), a appelé la population sud-soudanaise à manifester ce lundi 30 août 2021, pour demander le départ du président Salva Kiir et du vice-président Riek Machar. La coalition accuse ainsi les deux dirigeants d’immerger le pays dans une crise sans fin. Mais cette manifestation a été interdite par les autorités du pays.

Par ailleurs, dix ans après son indépendance, le Soudan du Sud fait toujours face à des guerres interminables. Les affrontements persistent entre le camp du président Salva Kiir et celui du vice-président Riek Machar. Cette fois, la population semble prendre son destin en main, demandant la démission de deux principaux dirigeants du pays, qui sont certainement la cause de tous les problèmes du Soudan du Sud. Outre la guerre civile, le pays est également sévi par une insécurité quasi permanente ainsi de la corruption endémique.

En effet, la coalition du peuple pour l’action civile, qui regroupe des universitaires, avocats, jeunes et femmes avait appelé à une manifestation pacifique pour réclamer le départ pure et simple de deux principaux dirigeants néanmoins deux ennemis jurés du pays. En effet, dès l’annonce de la coalition des groupes de la société de protester contre les deux dirigeants, la capitale Juba a été placée sous haute surveillance policière pour dissuader les manifestants. Les autorités avaient par ailleurs, déclaré cette manifestation « illégale ».

Par ailleurs, plusieurs personnes en relation avec ces évènements ont été interpellés ces dernières semaines. Près d’une dizaine des militants arrêtés et trois journalistes ont été brièvement détenus. En outre, dix ans après son accession à la souveraineté nationale en 2011, le plus jeune État du monde est en proie à la violence, à la famine et à une crise économique sans précédent.

Le Soudan du Sud a obtenu son indépendance le 9 juillet 2011, à la suite du référendum d’autodétermination organisé du 9 au 15 janvier 2011. Deux après, le plus jeune pays du monde entre dans une guerre civile sanglante civile ayant fait près de 400.000 morts et quatre millions de déplacés. En 2018, un accord de paix a mis fin à cinq ans d’affrontements entre le camp du président Salva Kiir et celui du vice-président Riek Machar. Dix ans son indépendance, le Soudan Sud demeure toujours dans une situation très difficile et épouvantable.

Ibrahim Djitteye

Source : LE PAYS

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.