LA CHUTE DE MOHAMED BAZOUM
Elu en 2021 pour un mandat de 5 ans, Mohamed Bazoum a été renversé par un groupe de militaires, le mercredi 26 juillet 2023. « Cela fait suite à la dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale », a justifié le colonel-major Amadou Abdramane, porte-parole du Cnsp (Conseil national pour la sauvegarde de la patrie). Bazoum n’aura passé que deux petites années à la tête de l’Etat nigerien. Retour sur la chute de Bazoum.
La déclaration des militaires à la télévision est intervenue à l’issue d’une journée de tensions à Niamey (la capitale du Niger) marquée par ce que le régime a appelé « un mouvement d’humeur » de la garde présidentielle.
Le mercredi 26 juillet dernier, il est à peine 5 heures du matin, lorsque des éléments de la garde présidentielle se mettent en branle. Les accès à la résidence du président nigérien et les bureaux de la présidence étaient interdits. De même que l’accès à la télévision nationale, ainsi que les départements ministériels situés près de la présidence.
Ces éléments retiennent le président Mohamed Bazoum dans sa résidence. Le colonel-major Amadou Abdramane déclare à l’antenne : « Nous, Forces de défense et de sécurité, réunis au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, avons décidé de mettre fin au régime que vous connaissez ».
Finalement, le vendredi 28 juillet dernier, le général Tchiani s’est présenté à la télévision publique, comme « président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp) » après le coup d’Etat militaire qui a renversé le président Bazoum.
La déclaration des putschistes semble montrer que tous les corps de l’armée, de la police, et de la gendarmerie se sont ralliés à la garde présidentielle. De son côté, la présidence du Niger a, dans un message publié mercredi dans la matinée sur Twitter, assuré que « le président de la République et sa famille se [portaient] bien ».
Lors de leur intervention télévisée, les forces militaires ont annoncé des restrictions de libertés ainsi que l’interruption de la validité de la Constitution. « Toutes les institutions issues de la VIIe République sont suspendues, les secrétaires généraux des ministères se chargeront de l’expédition des affaires courantes, les Forces de défense et de sécurité gèrent la situation, il est demandé à tous les partenaires extérieurs de ne pas s’ingérer », a déclaré le colonel-major Amadou Abdramane.
Mohamed Bazoum a été élu le 21 février 2021 au second tour de la présidentielle. Il était confronté à une situation sécuritaire difficile…
MS